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Ce que l'on sait de l'homicide d'un gendarme lors d'un contrôle routier dans l'Ariège

Le militaire a été délibérément percuté samedi soir entre les communes d'Ussat et de Tarascon-sur-Ariège. Le conducteur du véhicule qui lui a foncé dessus a immédiatement été interpellé.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un gendarme sur les lieux où le major Christian Rusig a été délibérément percuté par un homme, entre Tarascon-sur-Ariège et Ussat (Ariège), le 26 novembre 2016.  (PASCAL PAVANI / AFP)

Un "acte inqualifiable", selon l'Elysée. Un gendarme a été tué lors d'un contrôle routier, samedi 26 novembre, entre les communes d'Ussat et de Tarascon-sur-Ariège (Ariège). Le major Christian Rusig, 55 ans, a été délibérément percuté par un homme connu pour ses antécédents judiciaires. Ce dernier a été interpellé et placé en garde à vue. Voici ce que l'on sait de ce drame, qui porte à huit le nombre de gendarmes morts en 2016 dans l'exercice de leurs fonctions. 

Un contrôle routier qui a viré à la course-poursuite 

Les faits se sont produits samedi après 23 heures. Une patrouille de deux gendarmes rentrait d'intervention entre les communes d'Ussat et de Tarascon-sur-Ariège. A bord de leur voiture, le major Christian Rusig, commandant de la brigade de Tarascon-sur-Ariège, et un gendarme de 48 ans ont constaté le comportement suspect d'un véhicule faisant demi-tour et l'ont pris en chasse.

Immédiatement, les deux militaires ont demandé des renforts et ont poursuivi le suspect, qui s'est engagé sur un chemin de terre et de gravier, d'où il a été "contraint de faire demi-tour", se retrouvant face au véhicule des gendarmes, a expliqué dimanche la procureure de la République à Foix, Karline Bouisset.

La voiture de gendarmerie s'est placée en travers "afin de contraindre le véhicule à s'arrêter", a ajouté la magistrate. 

Un acte "violent" et "délibéré", selon les autorités judiciaires

Le major, assis côté passager et vêtu de son uniforme "avec bandes réfléchissantes", est sorti de l'habitacle. La voiture de l'individu mis en cause l'a alors "violemment percuté pour tenter de s'enfuir", a poursuivi Karline Bouisset. Le "véhicule a délibérément foncé sur les gendarmes, percutant violemment le major qui est tombé à terre", a confirmé de son côté le général Bernard Clouzot, commandant de la région de gendarmerie.

Le chauffard a été immédiatement interpellé "grâce au sang-froid exceptionnel" du coéquipier de la victime, qui se trouvait seul avant "l'arrivée rapide de renforts" et qui "l'a mis en joue avec son arme de service", a indiqué la procureure.

Un suspect condamné 24 fois depuis 2002

Le casier judiciaire du suspect, âgé de 31 ans, est particulièrement chargé, rapporte France 3 Midi-Pyrénées : 48 infractions ou délits depuis 2002, dont 11 rien qu'en 2016, et 24 condamnations au total, certaines affaires étant liées. Il était interdit de séjour depuis plusieurs mois en Ariège, en raison de violences dans le cadre familial et de précédentes condamnations pour cambriolages, violences ou encore agression sexuelle sur mineur. Cet homme roulait sans permis de conduire, avec une passagère à ses côtés. Il venait d'être condamné à six mois de prison avec sursis assortis de 18 mois de mise à l'épreuve pour non respect de cette interdiction de séjour. Auparavant, il avait déjà écopé de deux condamnations à de la prison ferme pour la même raison.

Le parquet de Toulouse, qui a hérité de l'affaire, a ouvert lundi une information judiciaire pour "homicide volontaire aggravé" en raison du statut de la victime, dépositaire de l'autorité, et du passé judiciaire du suspect. L'homme devait être déferré devant un juge d'instruction en fin de journée en vue de sa mise en examen. Selon France 3 Midi-Pyrénées, il conteste l'homicide volontaire et indique ne pas avoir vu le gendarme, précisant que c'était "pour éviter d'avoir encore affaire à la justice" qu'il a pris la fuite lors du contrôle routier. 

Une victime appréciée pour ses "qualités professionnelles"

Le major Christian Rusig a été héliporté à l'hôpital Purpan à Toulouse, où il est décédé à 5 heures dimanche. Marié et père de deux enfants de 23 et 25 ans, il commandait depuis 2011 la brigade de Tarascon-sur-Ariège, selon le général Bernard Clouzot.

Le parquet s'est dit "très éprouvé" par la perte du major Rusig, "dont les qualités professionnelles ont été maintes fois soulignées au cours de sa carrière". Il était à quelques mois de la retraite.

Le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale, s'est rendu dimanche à Toulouse pour se recueillir devant la dépouille du défunt, puis à Tarascon-sur-Ariège en fin d'après-midi pour rencontrer la famille de la victime et la brigade, où une cellule psychologique a été mise en place.

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