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Carte judiciaire : mobilisation générale contre la réforme

Rassemblements de l’ensemble des professionnels de justice à Paris en ordre dispersé, mais aussi en régions : cette journée s’annonce comme le point d’orgue de la mobilisation contre Rachida Dati et sa réforme de la carte judiciaire.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © RADIO FRANCE / Antonin Sabot)

La fermeture annoncée de 23 tribunaux de grande instance, 178 tribunaux d'instance, 63 conseils de prud'hommes et 55 tribunaux de commerce se heurte depuis plusieurs semaines à une hostilité tous azimuts : grève des avocats, grèves de la faim, occupation de tribunaux, manifestations de greffiers et d'élus locaux.

A ces formes quotidiennes de contestation s'ajoute aujourd’hui un appel à la grève lancé auprès des 7.600 magistrats, des dizaines de milliers de greffiers et employés du monde judiciaire et des 40.000 avocats français.

Des rassemblements sont annoncés sur les marches des palais de justice, des renvois d'audience et deux rassemblements à Paris :
L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) appelle à une manifestation à 13h30 aux abords de l'Assemblée nationale (VIIe arr.), au côté de la Conférence des bâtonniers (avocats de province et de banlieue parisienne).
De son côté, le Syndicat de la magistrature (SM, gauche), deuxième dans la profession, fait partie d'une entente de syndicats de fonctionnaires de justice (Usaj, CGT et CFDT) qui appelle à la grève et à un rassemblement à 14h00 à proximité de la Chancellerie (Ier).

Unité sur la forme, divergences sur le fond

Cette absence d'unité, regrettée par plusieurs professionnels, révèle aussi une divergence de fond sur la réforme :
L’USM dénonce principalement la "politique du mépris" de Rachida Dati, reprochant à la ministre de ne pas avoir réuni le comité consultatif qu’elle avait installé en juin. Mais le syndicat majoritaire n’est pas hostile dans son principe à la "rénovation" d'une carte judiciaire vieille de cinquante ans.
De son côté, le SM rejette la réforme dans son ensemble, car le projet supprime surtout des juridictions de proximité traitant les litiges de la vie quotidienne (tribunaux d'instance et prud'hommes) "sur des critères uniquement quantitatifs", préparant ainsi "une justice déshumanisée, éloignée des justiciables", selon la secrétaire générale du SM, Hélène Franco. Le syndicat appelle en outre à la grève, contrairement à l’USM.

Dispersés à Paris, les professionnels judiciaires devraient retrouver leur unité en régions. La mobilisation ne devrait en tout cas pas en rester là mais sous d'autres formes et "sans nuire aux justiciables", selon le SM qui évoque notamment une grève des statistiques judiciaires.

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