Un peu avant 8hmercredi, le téléphone sonne au standard de la sécurité publique départementale.C'est l'appel d'un homme qui explique comme il le peut, avec son portable, qu'il étouffe avec d'autres dans un conteneur, enfermés malgréeux par le passeur qui devait les conduire vers la Grande-Bretagne. Un complicedevait les libérer à leur arrivée sur le sol anglais. Puis l'air a manqué. Aprèsune attente interminable de six heures dans une citerne remplie au trois quartde poudre de PVC, ils décident d'appeler la police. Celle-ci localise leportable émetteur : trois quart d'heure plus tard, les malheureux sont libérés dansune zone industrielle de Calais, au nord de la France.Les neuf Iraniens, dontune femme, six Syriens et un Pakistanais ont été admis en observation àl'hôpital : ils sont sains et saufs.Parce qu'il avaitentendu du bruit sur la paroi de sa citerne, le chauffeur du poids lourd appelaitla police dans l'intervalle, déclenchant l'intervention concomitante de lapolice aux frontières : en situation irrégulière, ils sont entendus parles enquêteurs depuis mardi.A Calais, régulièrement,des passeurs font monter des clandestins de nuit à bord des camions quitransportent des marchandises vers la Grande-Bretagne. Et souvent, leschauffeurs ne sont pas au courant de leur cargaison humaine.