Brétigny : un an après, hommage aux victimes
Trois cérémonies étaient prévues samedi, un an tout juste après la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, en hommage aux sept morts et aux dizaines de blessés. Il s'agissait du plus grave accident ferroviaire survenu en France depuis plus de vingt ans : le vendredi 12 juillet 2013, le Paris-Limoges, avec 385 personnes à son bord, déraillait à 17h11 en gare de Brétigny à 137 km/h. Deux voitures se retrouvaient couchées sur les rails, une troisième balayait le quai sur lequel attendait des voyageurs.
Plus aucune trace de l'accident n'est aujourd'hui visible dans la petite gare de l'Essonne. Les travaux, entrepris par la SNCF pour environ 1,5 million d'euros, se sont achevés fin juin. Le quai et l'abri, totalement détruits il y a un an, sont flambant neufs. "C'était important qu'il n'y ait plus de cicatrice physique aujourd'hui ", relève, Nicolas Meary, le maire de la ville.
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"Le 12 juillet qui recommence, en boucle"
Un an après, les victimes n'ont rien oublié. "A partir du moment où je prends ma voiture pour me rendre à la gare, c'est le 12 juillet qui recommence, en boucle ", explique Eddy, Creusois, il était dans la voiture numéro 6 le jour de la catastrophe. Il n'a pas été blessé physiquement, mais les traces psychologiques sont bien là.
"Il faut prendre beaucoup sur soi-même, en discuter, essayer d'évacuer, mais on s'aperçoit très vite qu'on ne peut pas évacuer... " raconte aussi Michel Rigaud, sapeur pompier volontaire creusois. Il était dans la voiture numéro 2 le jour du drame, l'une des voitures qui a déraillé.
"Il n'y a rien de pire que l'oubli après une catastrophe"
Les victimes "parlent du bruit, de l'horreur, de scènes de geurre, de beaucoup d'angoisse, beaucoup de victimes ont encore des nuits sans sommeil, la peur de prendre le train... " explique Stéphane Gicquel, secrétaire général de la Fenvac, Fédération nationale des victimes d'attentat et d'accidents collectifs. "Après une catastrophe le chemin est long, cette cérémonie est une étape pour un grand nombre ", ajoute-t-il. "Ce qui est important c'est qu'elles aient la conviction qu'on n'oublie pas. Il n'y a rien de pire que l'oubli après une catastrophe ", ajoute-t-il.
Une plaque dévoilée à 17h11, heure du drame
En début d'après-midi samedi, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier a déposé une gerbe sur le quai.
Quelque 200 familles se sont ensuite réunies dans un gymnase pour se recueillir. "Revenir sur les lieux même du drame est trop difficil e", explique Thierry Gomès, qui a perdu ses deux parents, fauchés sur le quai, lors de la catastrophe.
Puis une cérémonie publique a eu lieu devant la gare : à 17h11, heure du drame, une sirène a retenti, suivie d'une minute de silence, puis une plaque a été dévoilée par le maire de la ville.
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