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Agression de Kim Kardashian à Paris : la politisation de l'affaire en trois actes

La cheffe de la droite parisienne, Nathalie Kosciusko-Morizet, a été la première à prendre pour cible la maire de Paris, Anne Hidalgo, suivie par des membres du FN. La socialiste a tenu à défendre son bilan en matière de sécurité.

Article rédigé par franceinfo
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Des caméras de télévision braquées sur la porte de la résidence de luxe où Kim Kardashian a été victime d'un vol à main armée le 3 octobre 2016 à Paris. (THOMAS SAMSON / AFP)

Kim Kardashian a été agressée dans un quartier chic de Paris. Alors qu'elle était venue assister aux défilés de la Fashion Week dans la capitale de la mode, la star américaine a été victime d'un vol à main armée, en pleine nuit, dans la chambre de luxe d'un hôtel particulier.

A peine le braquage révélé, certains élus de droite et d'extrême droite ont voulu politiser l'affaire, au moment où le secteur touristique parisien subit une baisse de fréquentation de 6,4% au premier semestre, en raison notamment de la vague d'attentats meurtriers de 2015. Franceinfo revient sur ce fait divers et la polémique qui a suivi en trois actes.

Acte 1. NKM s'en prend à la maire de Paris

Invitée d'Europe 1, lundi matin, la cheffe de file de l'opposition parisienne, la députée Les Républicains Nathalie Kosciusko-Morizet, a jugé que l'événement démontrait "une urgence générale sur la sécurité à Paris". Et d'accuser : "Du côté du pouvoir et du côté de la municipalité, on n'est pas assez réactif."

La candidate à la primaire à droite a insisté en faisant allusion aux cas de touristes chinois détroussés à leur arrivée sur le sol français : "On a ce genre d'action violente, mais on a aussi le problème de la sécurité des Asiatiques."

Et NKM a ajouté qu'elle pensait aussi "à l'image de Paris". "On a en boucle sur toutes les chaînes ce qui lui [Kim Kardashian] est arrivé. Vous vous rendez compte de la contre-pub que ça représente ?"

Acte 2. Le FN dénonce l'"insécurité" et la "délinquance" en France

Dans la foulée, le vice-président du Front national a, lui aussi, réagi à ce fait divers dans un tweet. Florian Philippot y a vu la preuve d'un problème d'"insécurité", non pas parisien, mais français. Ce proche de Marine Le Pen a jugé que "le tourisme va encore payer cette insécurité chronique en France". Et il a lancé qu'il est "temps de se réveiller !"

Le secrétaire général du Front national, Nicolas Bay, l'a suivi et jugé que "France rime aujourd'hui avec délinquance".

Acte 3. La maire de Paris défend son bilan

En début d'après-midi, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a réagi à ces critiques. Elle a souligné que l'agression dont a été victime Kim Kardashian était un "acte très rare", "survenu dans un espace privé". La socialiste en a donc jugé qu'il "ne remet en aucun cas en cause le travail des policiers et la sécurité de l'espace public parisien".

L'édile parisienne a souligné que l'événement culturel de la Nuit Blanche, qui a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, s'est déroulé "sans incident". Et elle a assuré qu'"il est possible de se rendre dans la capitale française, de la visiter et d'y pratiquer des loisirs, dans de bonnes conditions de sécurité".

Surtout, Anne Hidalgo a appelé les responsables politiques, "de droite comme de gauche", "à faire preuve de responsabilité", "dans une période de précampagne présidentielle parfois propice aux petites phrases". Et de conclure : "Utiliser ce fait divers à des fins de polémique reviendrait à porter directement atteinte au secteur du tourisme."

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