Le groupe Bouygues vient d’assigner Le Canard Enchaîné enjustice pour diffamation. En cause, des articles publiés par le journal concernantd’éventuels faits de corruption concernant le chantier du futur Pentagonefrançais, bâtiment qui doit rassembler les différents services du ministère dela Défense. Sur le plan judiciaire, le groupe de Martin Bouygues a déjà obtenu dutribunal de Paris l’autorisation d’assigner le Canard en urgence. L’affairesera donc plaidée le 18 janvier prochain.Sur le fond, le géant du BTP reproche au journal satiriqueson article du 7 décembre dernier dans lequel il avait révélé l’ouverture d’uneinformation judiciaire pour corruption et trafic d’influence sur d’éventuellesmalversations lors de l’attribution du marché du futur chantier du ministère dela Défense dans le quartier Balard à Paris. Selon l'hebdomadaire, un haut responsable de la Défense est soupçonné d'avoir transmis à un cadre dirigeant du groupe des informations liées au cahier des charges du marché et ce avant ses concurrents. La réaction de Martin Bouygues Martin Bouygues, le PDG du groupe avait une semaine plus tard réagi dans le journal les Echos. Le grand patron avait annoncé vouloir saisir la justice afin de défendre son image et sa réputation face à de fausses accusations. Accusationsrécusées également par le ministère de la Défense pour qui l’attribution duchantier a été conduite en toute "transparence et régularité"."La somme demandée est totalement délirante "A ce stade du bras de fer entre le journal et le groupeBouygues, ce qui surprend, c’est le montant de la somme réclamée par l’entrepreneur.Bouygues estime à 9 millions d’euros, le montant des dommages et intérêts liésà cet article. Pour Louis-Marie Horeau, rédacteur en chef adjoint au CanardEnchaîné, le groupe Bouygues semble avoir perdu le sens de la mesure enréclamant une "somme totalement délirante ". Une façon selon le journaliste defaire peur aux autres médias.Une somme impressionnante qui en cas de victoire du groupeBouygues signerait tout simplement ""lamort du journal" estime de son côté l'association Reporters sans frontières dans un communiqué.