Page Facebook "soutien au bijoutier" : les internautes s'interrogent sur l'origine des "likes"
Face à une mobilisation hors du commun, certains internautes soupçonnent les gestionnaires de la page d'avoir "acheté" des "likes", pendant que d'autres s'interrogent sur l'origine géographique des "fans" de cette page.
Plus d'un million en trois jours. Le nombre de personnes à avoir "aimé" la page de soutien au bijoutier de Nice pose question, samedi 14 septembre. Face à une mobilisation hors du commun, les internautes ont fait part de leurs doutes sur les réseaux sociaux. Retour sur une polémique en ligne.
Des "likes" achetés ?
Si beaucoup indiquent que de vraies personnes, figurant parmi leurs amis, ont bel et bien "liké" la page de soutiens, certains soupçonnent ses instigateurs d'avoir "acheter des likes". De nombreuses sociétés proposent en effet ce type de service, comme l'indiquait Rue 89 dans cet article daté de 2011, consacré à l'une d'elle, Boostic. Sur le site de la société, on constate notamment que l'achat de 25 000 "fans" coûte 399 euros. La somme devient beaucoup plus importante lorsqu'il s'agit d'acheter des "fans" français. Or, le fait que ce service existe ne suffit pas à démontrer que les gestionnaires de la page y aient eu recours. Surtout que cela représente un investissement conséquent.
@Vogelsong @sebmusset @B_Roger_Petit au prix du marché noir, les 950k likes coûteraient 15000$. un tel investissement est peu probable
— Guilhem Fouetillou (@gfouetil) September 14, 2013
Une géographie "bizarre"
L'élément qui fait douter les internautes a été fourni par le site Social Bakers. Ce dernier analyse la fréquentation des réseaux sociaux. Or, il indique que près de 80% des personnes qui ont aimé la page "soutien au bijoutier de Nice" sont enregistrés sur le réseau social comme résidents dans un autre pays que la France.
Je trouve quand même bizarre que 900.000 personnes puissent venir de « minore countries » avec moins de 20 likes par pays.
— Olivier Laffargue (@laffargue) September 14, 2013
@guegoethe source ?
— Michaël Szadkowski (@szadkowski_m) September 14, 2013
De simples estimations
Là encore, des internautes ont pointé qu'il pouvait s'agir de personnes n'ayant pas renseigné le champ "pays" (ou en ayant renseigné un faux) sur le réseau social. Mais la porportion (79,1%, samedi) intrigue. Si l'on compare avec une autre page Facebook créée en lien avec un fait d'actualité français, la Manif Pour tous, on s'aperçoit que le rapport est inversé : plus de 83% de Français, contre à peine 10% dans la catégorie "Autres pays".
Enfin, le site Social Bakers ne fournit pas des données parfaitement fiables, mais des estimations, rappelle Guilem Fouetillou sur Twitter, professeur associé à Sciences Po, et cofondateur d'un institut d'études spécialisé dans la veille, l'analyse et la cartographie des conversations du web.
C'est une erreur de s'engouffrer dans l'hypothèse de la falsification avec les chiffres SocialBakers pour Bijoutier Nice ... Chiffres faux
— Guilhem Fouetillou (@gfouetil) September 14, 2013
Dans ces conditions, un trucage des chiffres est considéré "peu probable, ou bien à la marge", estime Le Figaro.
Une forte mobilisation en ligne
En dépit de cette polémique, le fait divers de Nice et la mise en examen du bijoutier, vendredi soir, pour homicide volontaire, mobilise fortement les réseaux sociaux. Sur le site France-pétitions.com, la page "Soutien au bijoutier de Nice : se défendre n'est pas un crime !" a recueilli 6 533 signatures, rapporte Le Nouvel Obs.com. "Une autre pétition, sur le site Change.org, a suscité 4 001 signatures. Une troisième, postée sur le site Mesopinions.com, a elle reçu plus de 46 428 soutiens", poursuit le site de l'hebdomadaire.
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