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Braqueur abattu à Nice : le bijoutier mis en examen pour homicide volontaire

Le bijoutier niçois qui a tué mercredi un des braqueurs de son magasin a été mis en examen, vendredi, selon le procureur. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La police scientifique enquête près de la bijouterie dont le propriétaire a tiré sur un braqueur, , le 11 septembre 2013, à Nice (Alpes-Maritimes). (JEAN CHRISTOPHE MAGNENET / AFP)

La justice rejette l'hypothèse de la légitime défense. Le bijoutier niçois qui a abattu mercredi un des braqueurs de son magasin a été mis en examen pour homicide volontaire, vendredi 13 septembre. Le procureur de la République Eric Bedos a requis que le bijoutier soit assigné à résidence et placé sous surveillance électronique.

Francetv info fait le point sur l'affaire.

Ce que l'on sait du bijoutier

Arrêté mercredi peu après le drame, Stephan Turk, 67 ans, a été hospitalisé pendant deux heures, jeudi soir, à l'issue de sa garde à vue. Durant le braquage, il avait été frappé à coups de pieds et de poings par les malfrats. Après un scanner, le médecin qui l'a examiné a toutefois jugé que son état de santé était compatible avec son défèrement devant le parquet.

Selon son avocat, le bijoutier était jusqu'à présent inconnu des services de police et de justice. En revanche, sa boutique avait déjà fait l'objet d'un "vol à la disqueuse" en 2012 pour un préjudice de "34 000 euros". Ce cambriolage avait été filmé par les caméras de vidéosurveillance.

Ce que l'on sait du braqueur tué

Antony, 18 ans, a été abattu par le bijoutier alors qu'il s'enfuyait à scooter avec son complice. Il était défavorablement connu de la justice. "Il avait déjà été condamné à de nombreuses reprises par le tribunal pour mineurs et le tribunal correctionnel de Grasse pour vols, violences et infractions routières", a indiqué le procureur de la République, Eric Bedos.

Sa famille, qui s'est beaucoup exprimée dans les médias jeudi, a indiqué qu'Antony allait devenir père de famille, sa compagne étant enceinte de quatre mois. "C'est vrai qu'il a fait beaucoup de bêtises. C'était un petit délinquant, un voleur de scooters, a reconnu son père dans Nice Matin. Mais le Tony, il avait un visage d'enfant. Pas un enfant n'est destiné à mourir comme ça. (...) Je ne défends pas mon fils. Il n'avait pas à faire ça, [mais] là, il a été tiré comme un pigeon."

"Il leur a tiré dans le dos à quatre reprises comme des lapins", a témoigné son frère devant la caméra de France 2, espérant que le bijoutier allait "moisir en prison".

Témoignage du frère tu braqueur tué à Nice (AUDREY RICHIER / FREDERIC PILARD - FRANCE 2)

Sur internet, une vague de soutien au bijoutier

Sur Facebook, une page intitulée "Soutien au bijoutier de Nice" a été créée par un ou des anonymes. Cette page annonce la couleur dès la description : "La défense ce n'est pas seulement au sujet de sa propre personne mais aussi pour son gagne-pain, ce qui fait vivre sa famille."

Plusieurs internautes y font part de leur incompréhension de voir le commerçant inquiété par la justice. "Le bijoutier se defend et c'est lui qui morfle, la justice est vraiment mal faite ! Moi je dis vive le bijoutier !!!", écrit l'une d'elles. Un message parmi des centaines. La page a enregistré en 48 heures près de 400 000 abonnés. 

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