Bettencourt: la justice s'interesse à l'embauche de Florence Woerth
Interrogé sur le recrutement de Florence Woerth dans la société gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt qu'il dirige, Patrice de Maistre a mis en cause Eric Woerth. L'actuel ministre du Travail aurait pesé pour la candidature de sa femme, contrairement à ce qu'il avait affirmé fin juin. Il avait alors déclaré qu'il y avait "une muraille de Chine" entre ses activités et celles de son épouse.
Dans les locaux de la police judicaire, où il vient de passer 36h en garde à vue, l'homme de confiance de la milliardaire a confirmé aux enquêteurs qu'il avait " vu [Eric Woerth] deux ou trois fois début 2007, parce qu'il [lui] avait demandé de recevoir sa femme et ce pour essayer de la conseiller sur sa carrière alors qu'elle n'était pas entièrement satisfaite", selon des extraits de procès-verbal publié samedi par Le Monde.fr.
Ces déclarations confirment les informations recueillies lors de la perquisition menée dans les bureaux de Clymène, la société qui gère la fortune Bettencourt. Les policiers y avaient trouvé "un simple curriculum vitae de Mme Woerth, avec cette mention, en bas de page : "rémunération environ 200 000 euros (…) Je suis obligé d'en parler à LB [Liliane Bettencourt] vu le mari 120 000 euros", comme le révèle Le Monde, qui s'est procuré le document.
Patrice de Maistre s'explique: "Il s'agissait d'une note que j'ai dû amener à M. et Mme Bettencourt pour évoquer le recrutement de Mme Florence Woerth dans mon équipe. Cette démarche était due au fait que son mari était ministre, et que c'était donc sensible… "
Dans les enregistrements pirates effectués par le maître d'hôtel de l'héritière de L'Oréal, on pouvait déjà entendre Patrice de Maistre déclarer: "Quand je l'ai fait [l'embauche de Mme Woerth], son mari était ministre des finances, il m'a demandé de le faire (…). Je l'ai fait pour lui faire plaisir .
Paul Chaufour avec agences
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