Bettencourt : Courroye laisse la main aux juges d’instruction et défend son travail
"Un modèle du genre en matière de rapidité et d’efficacité" : c’est en ces termes, dans un entretien au figaro.fr, que le procureur de Nanterre Philippe Courroye défend son travail, les quatre enquêtes préliminaires lancées dans l’affaire Woerth/Bettencourt.
_ Les investigations "sont quasiment terminées", poursuit le magistrat. Il ne lui restait plus qu’à "procéder à quelques auditions, peu nombreuses, dont celle d’Eric Woerth", le ministre du travail.
Mais dans l’intervalle – et bien qu’il s’en défende, le procureur de Nanterre a été désavoué par sa hiérarchie. Le procureur général de Versailles lui a en effet intimé l’ordre d’ouvrir une information judiciaire, ce à quoi Courroye s’était jusqu’à présent refusé.
Ce matin, Philippe Courroye annonce qu’il va ouvrir dans la journée cette information judiciaire, ce qui entraînera la saisine d'"un ou plusieurs juges d’instruction" .
L’instruction sera, dans un premier temps, confiée au tribunal de Nanterre, avant que la cour de cassation ne statue sur un éventuel dépaysement de l’ensemble du dossier.
"Symphonie inachevée"
"Evidemment je suis déçu", reconnaît le procureur Courroye ce matin sur Europe 1. "Si j’étais musicien, ce serait une symphonie inachevée", poursuit le magistrat à propos de l’obligation qui lui est faite de passer la main dans les volets de l’affaire mettant en cause le ministre du Travail.
Interrogé sur son amitié avec le président Sarkozy, "il est temps de refermer la boite à fantasmes", rétorque Philippe Courroye.
_ Et à propos de la série de vols chez des journalistes travaillant sur l’affaire Bettencourt, le procureur ironise : "Au train où c’est parti, je vais vérifier si j’ai un bon alibi parce que je me demande si on ne va pas me soupçonner d’avoir volé ces ordinateurs".
Gilles Halais, avec agences
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