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Pyrénées-Atlantiques : une enquête ouverte pour "abus de vulnérabilité" sur une jeune carmélite

La famille de la jeune religieuse a porté plainte. Elle soupçonne la supérieure de la communauté d'exercer une "emprise psychologique totale" sur les moniales du couvent.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Carmel Notre-Dame de la Rencontre à Simacourbe (Pyrénées-Atlantiques), le 15 octobre 2016. (MAXPPP)

Ce couvent du Carmel s'est-il transformé en secte ? Une enquête préliminaire pour "abus de vulnérabilité de personnes en situation de sujétion psychologique" a été ouverte par le parquet de Pau à la suite d'une plainte de la famille d'une jeune religieuse du Carmel Notre-Dame de la Rencontre, à Simacourbe (Pyrénées-Atlantiques).

Implantée dans le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron-Sainte-Marie depuis 2009, la communauté compte aujourd'hui quinze religieuses qui seraient, selon cette famille, sous "emprise psychologique totale de la supérieure de la communauté" "vénération démesurée portée" à la responsable du Carmel, coupure totale du monde extérieur, restriction à leur plus simple expression des relations familiales, suivi médical "plus que sommaire", absence de "période de discernement" prescrite avant toute entrée dans les ordres...

Une autre famille fait part des mêmes inquiétudes

"Notre fille est en réel danger, tant sur le plan physique que psychologique et, devant l'incapacité des autorités ecclésiastiques de tutelle de régler le problème, nous avons décidé, en dernier recours, de saisir la justice", déclarent à l'AFP les parents, soutenus dans leur démarche par le Centre contre les manipulations mentales (CCMM Info-sectes/Aquitaine).

Le CCMM Info-sectes/Aquitaine a précisé samedi soir à l'AFP avoir non seulement signalé les faits au parquet, "en préalable au dépôt de la plainte de la famille", mais avoir également effectué un signalement à la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), rattachée au Premier ministre. "Une seconde famille a fait part d'inquiétudes similaires sans, pour l'heure, porter plainte", indique le quotidien Sud Ouest.

Un passé chargé

La supérieure du Carmel, sœur Joanna, Eliane De Cock dans le civil, d'origine belge, nie en bloc ces accusations. Elle a déjà eu maille à partir dans le passé avec les autorités ecclésiastiques. En 1994, elle avait été relevée de ses vœux solennels en Belgique à la suite d'une enquête canonique menée par l'évêque de Namur.

Installée en 1997 à Montgardin, dans les Hautes-Alpes, elle a quitté le diocèse de Gap et d'Embrun en 2009 en raison d'un conflit avec Jean-Michel Di Falco, évêque du lieu. Celui-ci considérait que cette "communauté trompait le monde et n'était pas un véritable Carmel". Toutefois, en 2009, le Carmel d'Alençon a décidé de la réintégrer, ce qui a permis à l'évêque de Bayonne, Marc Aillet, connu pour ses positions conservatrices, d'installer ce Carmel à Simacourbe.

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