Aux assises de Rouen, cannibale pour "être pris au sérieux"
Ce devait être le procès de l'institution judiciaire - celui de ses dysfonctionnements. Pourquoi l'institution n'a-t-elle pas remarqué la dangerosité de Nicolas Cocaign ?
_ Lui-même a avoué être passé à l'acte pour qu'on l'écoute enfin : “J'ai fait des appels au secours en disant que j'étais un homme susceptible d'être dangereux. Je suis passé à l'acte et on m'a pris au sérieux”.
C'est évidemment ce passage à l'acte qui lui vaut d'être dans le box des accusés, aux assises de Rouen. Avoir tué son co-détenu parce qu'il avait bouché les toilettes de la cellule, avant de faire cuire et de manger un morceau de ses poumons - qu'il pensait être le cœur, pour “prendre son âme”.
A la barre aujourd'hui, le médecin légiste, qui a autopsié la victime, est venu raconter l'horreur. Thierry Baudry n'était pas mort lorsque l'accusé a découpé un morceau de son poumon. “Nous avons découvert du sang dans le poumon droit de Thierry Baudry, ce qui explique qu'il vivait encore”, a détaillé le Dr Patrick Laburthe.
Pendant toute l'évocation des faits, Nicolas Cocaign n'a pas réagi. Alors que pendant l'instruction il soutenait que Baudry était bien mort...
_ La famille de la victime, elle, n'était pas là. Son avocat leur avait conseillé d'éviter cette déposition.
Difficile, après cette déposition-choc, de revenir sur les dysfonctionnements de l'institution. L'avocat de la famille de Thierry Baudry a pourtant essayé : “comment est-il supportable de vivre à trois dans une cellule de 11 mètres carrés ?”
_ Sandrine Flao, chef de division à la maison d'arrêt, a expliqué que c'était Cocaign et Baudry qui avaient demandé à être ensemble...
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