Attaque raciste contre des Kurdes à Paris : l'avocat des familles "regrette" la non-saisine du parquet antiterroriste
Une décision qui ne passe pas. David Andic, avocat des familles des trois Kurdes tués à Paris le 23 décembre 2022, a déclaré dimanche 8 janvier au Parisien "regretter vivement" que le Parquet national antiterroriste ne se soit pas saisi de l'enquête vu les nombreuses "zones d'ombre".
"Je regrette vivement que le Parquet national antiterroriste (Pnat) ne se soit pas saisi de cette affaire, qui est donc traitée comme un dossier de droit commun, un simple fait divers", a déploré David Andic. "L'an passé, à l'inverse, des militants kurdes avaient tagué le consulat de Turquie à Boulogne-Billancourt avant de tirer des feux d'artifice... et le Pnat s'était saisi de l'enquête !", a-t-il comparé.
Pour l'avocat, le suspect "cherche à brouiller les pistes"
L'avocat a relevé de nombreuses "zones d'ombre" dans ce dossier : le fait que le suspect, William Malet, se soit attaqué selon lui spécifiquement au siège du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) ; la façon dont il s'est procuré son arme ; les personnes rencontrées lors de son année passée en détention ; ce qu'il faisait à Saint-Denis avant de se rendre rue d'Enghien...
Pour l'avocat, en reprochant aux Kurdes d'avoir "constitué des prisonniers lors de leur combat contre Daech au lieu de les tuer", le suspect "cherche à brouiller les pistes en se faisant passer pour un fou et en s'attribuant une haine qu'il qualifie lui-même de 'pathologique'". "Personne, même à l'extrême droite, ne formule de tels reproches aux Kurdes", ajoute David Andic, également conseil du CDK-F, qui a manifesté samedi à Paris en hommage à trois militantes kurdes assassinées il y a presque dix ans à Paris.
Le triple meurtre commis le 23 décembre a suscité la colère des Kurdes de France qui, malgré les déclarations du suspect et les premiers éléments de l'enquête livrés par le parquet, continuent à mettre en cause la Turquie.
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