Attaque du Thalys : le suspect formellement identifié
Ayoub El Khazzani a été formellement identifié comme le tireur présumé à l'origine de la fusillade du Thalys Amsterdam – Paris vendredi après-midi. C’est le journal espagnol El Pais qui avait dévoilé ce samedi son nom. D’origine marocaine, il était considéré par les services anti-terroristes espagnols comme un islamiste radical potentiellement dangereux. Selon Madrid, il serait parti en Syrie en passant par la France. L'homme, qui aura 26 ans le 3 septembre, a été identifié par ses empreintes digitales.
L'interrogatoire du tireur présumé se poursuit à la section antiterroriste de Levallois Perret. Selon nos informations, pour son deuxième jour de garde à vue, Ayoub El Khazzani, nie les faits qui lui sont reprochés et tout projet terroriste. Il assure avoir trouvé les armes - une kalachnikov, neuf chargeurs, une arme de poing, un cutter - dans un parc de Bruxelles, et avoir voulu rançonner les passagers du Thalys.
A LIRE AUSSI ►►►Ce qui s'est passé selon ceux qui ont neutralisé le terroriste
Son arme "s'est enrayée" d'après l'un des héros de l'attaque
Vendredi à 17h45, dans le train 9364 entre Amsterdam et Paris, le tireur présumé a armé sa kalachnikov dans les toilettes d’un wagon de queue avant de s'engager dans le couloir. Un premier voyageur, un Français de 28 ans employé dans une banque aux Pays-Bas, a tenté de le désarmer, alors que celui-ci sortait des toilettes. Ayoub El Khazzani est parvenu à lui échapper, a tiré plusieurs coups de feu. Un passager d'une cinquantaine d'années, de nationalité franco-américaine, a été touché. Hospitalisé au CHU de Lille, ce dernier "va bien " et "est sous surveillance médicale " a annoncé l'hôpital.
Deux passagers, des militaires américains en vacances, Alek Skarlatos et Spencer Stone, aidés par un Britannique Chris Norman, ont réussi à désarmer l'agresseur et à le maîtriser. Dans la bagarre, Spencer Stone a été blessé à coups de cutter, ce qui ne l'a pas empêché de porter secours au passager qui a été touché à la gorge par un coup de feu. "L'arme du tireur s'est enrayée ", avance Chris Norman, le consultant britannique.
Une fiche "Sécurité" émise à son encontre
C'est ce signalement qui a poussé la DGSI (la Direction générale de la sécurité intérieure) à émettre à l'encontre de cet homme une fiche S, "sécurité ", "afin de pouvoir le repérer dans le cas de son éventuelle venue sur le territoire national ". Contrairement à ce qu'affirmait le journal espagnol El Pais, il n'aurait pas quitté l'Espagne pour la France, mais pour la Belgique en 2015.
Après sa garde à vue au commissariat d'Arras, le suspect a été transféré "au siège de la sous-direction anti terrorisme de la police judiciaire et de la DGSI à Levallois Perret " a complété le Ministre de l'intérieur, "il est actuellement entendu dans le cadre d’une garde à vue qui peut durer 96 heures ".
Le parquet belge a ouvert une enquête sur "la base de la loi antiterrorisme ".
A LIRE AUSSI ►►►Fusillade dans un Thalys : "on ne peut pas sécuriser un train"
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.