"Même quand il n'y aura plus les médias, je reviendrai" : à Montrouge, l'hommage à Clarissa Jean-Philippe, trois ans après les attentats de 2015
Deux cérémonies ont été organisées lundi en hommage à la jeune policière municipale tuée par le terroriste Amédy Coulibaly le 8 janvier 2015 : à Carrières-sous-Poissy puis à Montrouge en région parisienne.
Au lendemain des hommages aux victimes des attaques terroristes de 2015 à Charlie Hebdo et à l'Hyper Cacher, un hommage a été rendu, lundi 8 janvier, à Clarissa Jean-Philippe, la policière municipale tuée par Amedy Coulibaly il y a trois ans jour pour jour.
Deux cérémonies ont été organisée : une, le matin, à Carrières-sous-Poissy dans les Yvelines où la jeune femme vivait ; une autre, l'après-midi, avenue Pierre-Brossolette à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine où elle a été abattue.
Abattue "froidement, lâchement"
Le 8 janvier 2015, Clarissa Jean-Philippe est appelée pour un accident de la route au 72, avenue Pierre-Brossolette à Montrouge où elle était policière municipale. C'est là qu'elle est assassinée par Amedy Coulibaly, "froidement, lâchement, de deux balles dans le dos", a souligné Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur lors de son discours.
"Elle est devenue une héroïne de la République", a-t-il encore déclaré avant d'observer la minute de silence, de déposer une gerbe de fleurs au pied de la plaque en sa mémoire érigée en 2016 sur les lieux du drame et de saluer la famille de Clarissa Jean-Philippe. Un peu plus tôt, le maire de Montrouge, Etienne Langereau, avait également pris la parole.
Chère Clarissa, vous n'aviez pas mérité d'interrompre brutalement votre vie, ici. Vous aviez la vie devant vous et tout s'est arrêté brutalement ce matin-là.
Etienne Langereau, maire de Montrouge (Hauts-de-Seine)
"L'émotion", ce sont les premiers mots de sa tante, Justine Sonia, à l'issue de la cérémonie. Elle se souvient de la joie de vivre de Clarissa Jean-Philippe : "Elle était marrante, elle était souriante et cela, je ne veux pas l'oublier, dit-elle. Ces moments que j'ai passés avec elle, je ne veux jamais les oublier. Elle est toujours là quelque part."
Un peu en retrait, mais très émues aussi, deux employées de la mairie de Montrouge se souviennent comme hier du dernier jour où elles ont vu Clarissa Jean-Philippe. C'était la veille de sa mort. "Je l'ai prise dans mes bras, et je lui ai dit : 'Allez Clarissa, je te souhaite une très bonne année et plein de bonnes choses.'", raconte Chantale. "Malheureusement...", ajoute-t-elle sans pouvoir finir sa phrase. À côté, Marie, acquiesce : c'est "très dur, on a du mal à oublier", confie-t-elle.
Majid, lui aussi, est employé municipal. Il a vu la jeune femme à terre ce 8 janvier 2015. "Une image que je n'oublierai jamais, dit-il. C'est pour cela qu'il faut être là. Même après tout ça, quand il n'y aura plus les médias, je reviendrai." Depuis le drame, il assiste aux cérémonies tous les ans : "Par rapport aux autres années, on a un plus de temps pour parler d'elle, ça fait du bien", assure Majid.
Une troisième cérémonie mardi
La mère de Clarissa n'était pas présente lundi lors de ces deux cérémonies, mais elle assistera mardi à un troisième hommage, cette-fois au mémorial, c'est-à-dire sur le trottoir d'en face. Elle vient inaugurer une autre plaque pour laquelle elle a choisi cette phrase : "Sans toi, ton sourire et ta joie... La vie ne sera jamais plus jamais la même".
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