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Le calvaire des Kouachi et Coulibaly, homonymes des terroristes

"Tous les Kouachi ne sont pas des terroristes", se désole une femme, homonyme des assaillants de "Charlie Hebdo". Malgré cette évidence, ils sont nombreux, comme elle, à être victimes de harcèlements et de menaces.

Article rédigé par franceinfo
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Les deux auteurs de l'attentat contre "Charlie Hebdo", Chérif Kouachi (G) et Saïd Kouachi (C), et l'auteur des fusillades de Montrouge (Hauts-de-Seine) et de la porte de Vincennes, Amedy Coulibaly. (POLICE NATIONALE)

Noms coupables. Ils s'appellent Kouachi ou Coulibaly, comme les terroristes qui ont ensanglanté la France. Depuis les attentats de début janvier, ces homonymes, même s'ils n'ont rien à voir avec les auteurs des attaques, sont régulièrement victimes de harcèlements téléphoniques et de menaces.

"Je ne peux plus faire de chèque sans qu'on me regarde de travers"

"Mon nom est Coulibaly, écrit Omar Coulibaly, un jeune humanitaire, dans une tribune au Monde adressée le 16 janvier au preneur d'otages de la porte de Vincennes. Le même que le tien, ce nom que tu as sali, humilié, souillé, je continuerai à le porter et non moins fièrement." "Toute la peur et la haine que vous avez semées, ce n'était pas en notre nom", se désolidarise cet ancien étudiant à la Sorbonne.

Pour certains, la paranoïa s'est installée. "J'ai dû partir de chez moi", raconte à RTL une Mme Kouachi, homonyme des assaillants de Charlie Hebdo. Cette Francilienne a été victime de menaces "assez violentes" : "On va te crever, on sait où t'habites, on sait qui tu es." "La peur est continuellement là, explique-t-elle. Dans la rue, je me retourne, je me demande si un malade ne va pas me sauter dessus. Dans la vie de tous les jours, je ne peux plus faire de chèque sans qu'on me regarde de travers."

"Tous les Kouachi ne sont pas des meurtriers"

"Je n'ai pas honte d'avoir ce nom-là, poursuit cette femme. Tous les Kouachi ne sont pas des meurtriers." Malgré cette évidence, les appels menaçants se multiplient pour certains. La femme d'un Amedy Coulibaly, qui n'a rien à voir avec le preneur d'otages de la porte de Vincennes, confie au Figaro qu'elle reçoit des coups de fil anonymes, parfois en pleine nuit. "Personne ne parle au bout du fil, explique cette mère de famille, vivant dans les Hauts-de-Seine. C'est hyper angoissant."

A l'école, les enfants sont également visés. "On a commencé à les insulter, on a traité mon fils de terroriste au collège, pareil pour ma fille au lycée, assure une mère de famille d'Indre-et-Loire. J'ai décidé d'aller voir l'école pour régler le problème. Depuis, ça s'est arrêté, mais ça a été très dur pour nous. On a même pensé à changer de nom à un moment."

"Vous pensez que ça va être facile de trouver du boulot ?"

Dans un tel climat, certains s'interrogent déjà sur leur avenir. En reportage à Rosny (Seine-Saint-Denis), Libération a rencontré l'ami d'un homme nommé Idrissa Coulibaly. "Vous pensez que ça va être facile pour lui de trouver du boulot ?, se demande-t-il. Non, même s'il marche pendant des jours." Des inquiétudes partagées dans une famille Kouachi : "Lorsque vous faites un CV avec [ce nom], j'ai des doutes qu'on vous prenne aujourd'hui..."

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