Des médias refusent de reproduire les caricatures de Mahomet de "Charlie Hebdo"
Outre-Atlantique, de nombreuses publications ont choisi de ne pas diffuser ou de flouter les caricatures du prophète publiées par le magazine satirique.
Militant de l'irrévérence, Charlie Hebdo faisait régulièrement l'objet d'attaques et de menaces, notamment pour ses caricatures du prophète Mahomet, jugées hostiles à l'islam par des extrémistes musulmans.
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Au lendemain de l'attentat qui a visé le magazine satirique, mercredi 7 janvier, l'émotion des confrères dessinateurs et de la presse est unanime. Mais de nombreux médias, notamment aux Etats-Unis, ont choisi de ne pas pousser l'hommage jusqu'à reproduire les caricatures de Charlie Hebdo.
Pas de dessins dans certains médias américains…
L'agence Associated Press a pour "politique" de "ne pas transmettre des images délibérément provocantes" à ses abonnés, explique ainsi l'une de ses porte-parole à CNN (en anglais). Le New York Times a également décidé, "après mûre réflexion", que "décrire les caricatures" serait suffisant pour ses lecteurs, précise CNN.
Comme d'autres télévisions, la chaîne d'information a flouté les caricatures de Mahomet dans les reportages consacrés à l'attentat qui a visé Charlie Hebdo. A la place, les journalistes sont invités à "les décrire en détail", "pour comprendre (...) la tension entre la liberté d'expression et le respect de la religion", détaille CNN, cité par Puremédias.
Et @CNN diffuse un reportage sur l'histoire de #CharlieHebdo en floutant toutes les couvertures sur Mahomet pic.twitter.com/8uuPRQuQ8R
— Mathieu Dehlinger (@mdehlinger) January 8, 2015
… ni dans le journal danois qui avait caricaturé Mahomet
Au Danemark, le Jyllands-Posten a été le seul quotidien de son pays à ne pas reproduire de dessin de Charlie Hebdo. Le journal avait pourtant publié en 2005 des caricatures de Mahomet, initiative pour laquelle il est constamment menacé depuis.
"Il serait complètement irresponsable de publier de vieux ou de nouveaux dessins du prophète maintenant", s'est justifié le rédacteur en chef, Jørn Mikkelsen, dans les colonnes de son propre journal. "Beaucoup ne veulent pas l'admettre, écrit-il. Moi si, quoique à contrecœur." Le journaliste met en avant la "responsabilité" du quotidien vis-à-vis de ses salariés.
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