"Trois ans plus tard la douleur est toujours là" : Élisabeth Borne rend hommage à Dominique Bernard et Samuel Paty au collège de Conflans-Saint-Honorine
Entourée d'adolescents dans le grand hall du collège de Samuel Paty, Élisabeth Borne rend hommage à cet autre professeur tué par un terroriste à Arras, Dominique Bernard. Le temps s'est figé à 14h, lundi 16 octobre, pendant la minute de silence organisée dans tous les collèges et lycées de France.
"Trois ans plus tard, la douleur est toujours là. Trois ans plus tard, la barbarie et l'obscurantisme ont à nouveau frappé", lance la Première ministre lors de son discours, aux côtés du ministre de l'Éducation Gabriel Attal. Un moyen de rappeler que trois ans plus tôt, jour pour jour, Samuel Paty était assassiné devant son établissement scolaire de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines.
Des élèves encore traumatisés
Après avoir observé un temps de recueillement, Élisabeth Borne s'enquiert auprès des élèves : "Vous êtes inquiets ?". Une jeune fille acquiesce. "Je peux vous assurer que le gouvernement met en place des mesures", répond la Première ministre. Mais les jeunes peinent à comprendre : comment un tel scénario peut-il se répéter après le "plus jamais ça" d'il y a trois ans ?
Safia, élève de troisième, se dit toujours marquée par l'assassinat de Samuel Paty et la photo de son corps qui a ensuite circulé sur les réseaux sociaux. "Je n'étais qu'en sixième quand ça a eu lieu. Mes camarades ont vu l'image, ma sœur et mon frère aussi. Moi qui ai une imagination très forte, je me suis déjà imaginé la photo dans ma tête. J'ai parfois fait des cauchemars à ce sujet."
"Ça peut être n'importe où"
Des parents aussi sont perturbés, comme Nathalie, venue déposer sa fille à sa demande. L'émotion d'il y a trois ans laisse place à une forme de colère chez elle. "C'est quand même inquiétant. Je m'étais toujours dit que Conflans était une ville tranquille, qu'il ne s'y passerait jamais rien. Et puis maintenant, c'est Arras, on se rend compte que ça peut être n'importe où", s'indigne la mère de famille.
Derrière elle, deux habitants se tiennent à l'écart, les larmes aux yeux. Ils viennent chaque année se recueillir devant le collège depuis trois ans. Cette fois, ils portent un poids supplémentaire, une pensée pour cet autre professeur victime du terrorisme, Dominique Bernard.
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