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Assassinat d'Antoine Sollacaro : le pompiste a tout vu

TEMOIGNAGE - Joseph Fabiani était à sa caisse quand l'avocat s'est fait tirer dessus mardi matin. Par un homme casqué, qui a pris la fuite à moto. Il raconte.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

" J'étais à la caisse, tout seul. J'ai vu une moto arriver, avec deux personnes dessus " , raconte Joseph Fabiani, le gérant de la station-service où l'avocat Antoine Sollacaro a trouvé la mort, mardi matin.

Son témoignage, recueilli en exclusivité par France Bleu Radio Corse Frequenza Mora, est très précis : " J'ai vu la personne du siège arrière descendre et tirer des coups de feu. Je ne me suis pas tout de suite rendu compte de ce qui se passait. J'ai cru que c'était des pétards, parce que la voiture continuait à avancer. Elle est venue heurter la voiture de mon fils, qui était garée à la station. C'est là que j'ai réalisé que le conducteur était mort. "

Selon l'autopsie, Antoine Sollacaro a été tué de neuf balles de gros calibre, dont cinq dans la tête.

Joseph Fabiani ne savait pas qu'il s'agissait d'Antoine Sollacaro - il ne l'avait pas reconnu. Pourtant, il le connaissait bien : " C'était un habitué des lieux, il venait tous les matins prendre son journal. Là il n'a pas eu le temps de descendre de sa voiture " .

Un appel à témoins

Pour le moment, l'enquête n'en est qu'à ses débuts. La police a lancé un appel à témoins. Elle recherche " toute personne susceptible d'avoir aperçu sur la route des Sanguinaires à Ajaccio " la Porsche de l'avocat ainsi que " deux individus sur une moto de type BMW " .

L'enquête a été confiée à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille, chargée des dossiers de grand banditisme... qu'Antoine Sollacaro pourfendait dès qu'il le pouvait, ont rappelé ses proches. L'Ordre des avocats d'Ajaccio a, par la voix de son bâtonnier Marc Maroselli, formellement demandé le dessaisissement de la Jirs " au profit du juge naturel, c'est-à-dire un juge d'instruction du tribunal de grande instance d'Ajaccio " .

Hommage à Antoine Sollacaro

Avocats et magistrats d'Ajaccio se sont rassemblés, à la mi-journée, pour dire leur émotion après cet assassinat. " En s'attaquant au symbole de la défense, c'est la justice toute entière qui est frappée " , ont estimé les magistrats. Tandis que pour les avocats, " celui qu'on voulait atteindre ce n'était pas l'homme, mais Antoine Sollacaro, l'avocat (...) c'est la voix libre d'un avocat qu'on a voulu museler " .


Joseph Fabiani était à sa caisse quand Antoine Sollacaro a été tué. Sous ses yeux.

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