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Vidéo "Bamboula, ça reste encore à peu près convenable", lâche un syndicaliste policier sur France 5

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Durée de la vidéo : 1 min
Traiter une personne de "Bamboula, ça reste encore à peu près convenable" se permet un syndicaliste policier
Traiter une personne de "Bamboula, ça reste encore à peu près convenable" se permet un syndicaliste policier Traiter une personne de "Bamboula, ça reste encore à peu près convenable" se permet un syndicaliste policier
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Contacté par franceinfo, Luc Poignant, du syndicat Unité police SGP-FO, a évoqué un mot "mal choisi", et présenté ses excuses.

"D'accord, Bamboula, ça ne doit pas se dire... Mais ça reste encore à peu près convenable." Interrogé sur les relations entre policiers et jeunes vivant dans les quartiers sensibles, dans l'émission "C dans l'air", jeudi 9 février, Luc Poignant, porte-parole du syndicat Unité police SGP-FO, a insisté. Le syndicaliste policier était invité à débattre de la violente interpellation de Théo, à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

La présentatrice Caroline Roux cherchait à faire réagir ses invités après la diffusion d'un reportage dans lequel une jeune fille témoignait. "Cette jeune fille qui disait 'On se fait contrôler, on se fait traiter de bamboula, on se fait cracher dessus', peut-être que cette jeune fille affabule ?" interroge la journaliste. "Mais la version, j'ai la même", intervient le policier. "Je vais rester poli, mais j'ai la même. Bamboula, d'accord, ça ne doit pas se dire. Mais ça reste encore à peu près convenable." "Non", s'insurge alors Caroline Roux . "Bah, 'enculé de flic' ce n'est pas convenable non plus", rétorque Luc Poignant.

Sur Twitter, les propos du responsable syndical ont provoqué l'indignation de nombreux internautes. Un message reprenant l'intervention du syndicaliste a été partagé à plusieurs milliers de reprises.

"Je présente mes excuses les plus plates"

Contacté par franceinfo, Luc Poignant dit "comprendre l'emballement" provoqué par ses propos. "Le mot 'convenable' a été mal choisi de ma part, il ne correspond ni à ce que je suis, ni à l'esprit de mon propos", explique le porte-parole du syndicat. 

Je tentais de démontrer que pour renouer les liens dans ce contexte tendu, il fallait du respect provenant des deux côtés. Mais si quelqu'un a pu se sentir blessé, je lui présente mes excuses les plus plates : ce n'était pas mon but

Luc Poignant

à franceinfo

Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat, condamne les propos mais apporte son soutien à son porte-parole. "Il a eu un mot malheureux, mais je sais qu'il n'est pas raciste. Je vais mettre ses propos sur un coup de fatigue", ajoute-t-il à franceinfo, précisant qu'il ne comptait pas prendre de sanction à l'encontre de Luc Poignant.

Des propos condamnés par Bruno Le Roux

Jeudi soir, le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, a lui aussi condamné ces propos. "En toutes circonstances, l'exemplarité, l'éthique, le respect des personnes et celui des valeurs de la République, doivent guider l'action et le comportement des forces de l'ordre", a rappelé le ministre, dans un communiqué. "Le lien de confiance entre les Français et les policiers et les gendarmes chargés de les protéger doit reposer sur une exigence absolue de respect mutuel", a-t-il ajouté.

De son côté, SOS Racisme a déclaré dans un communiqué qu'il "s'assurera que le syndicat Unité SGP Police prenne ses responsabilités de sanction immédiate" contre Luc Poignant, dont les propos sont "intolérables".

"Toute tentative de comparaison est une insulte supplémentaire, et aggravée quand elle est prononcée par un expert des médias maître de sa parole", ajoute le communiqué.

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