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Affaire Théo : à Bobigny, au club de football, les adolescents dans l'incompréhension

L'interpellation violente du jeune Théo, à Aulnay-sous-Bois, il y a deux semaines, a marqué les esprits, surtout chez les jeunes adolescents, entre choc et incompréhension. Franceinfo a rencontré quelques-uns d'entre eux à l'occasion d'un entraînement de foot à Bobigny, en Seine-Saint-Denis.

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des centaines de manifestants se sont rassemblés mercredi dans le nord de Paris pour dénoncer les violences policières en lien avec l'"affaire Théo", donnant lieu à quelques heurts avec les policiers. (RADIO FRANCE / GRÉGOIRE LECALOT)

Ce soir-là, comme deux autres soirs par semaine, l'équipe des 17 ans de l'académie de football de Bobigny se donne à fond lors de l'entraînement avant le match du week-end.

Mais après l'affaire Théo, le calendrier a été un peu perturbé pour les jeunes joueurs de l'ACB. Même s'ils préfèrent bien-sûr parler de football, l'affaire Théo inquiète ces jeunes garçons, d'autant que ce soir, au vestiaire, l'un des leurs manque à l'effectif. Après des problèmes avec la police justement. "Il est allé manger dehors et il est parti en garde à vue, pour rien du tout. Et on ne sait pas où il est...", soupire l'un des jeunes joueurs.

La confiance n'est plus là

À écouter Montaser, à qui ses longs cheveux ondulés attachés en queue de cheval donnent déjà un petit air de star de foot, ce serait la confiance qui a été détruite : "Je n'ai jamais rien eu avec la police et j'espère que je n'en aurais jamais, explique-t-il. Ce qu'ils font là, c'est très grave. Si quelqu'un faisait quelque chose à l'enfant d'un autre, il n'aimerait pas non plus..."

Ce week-end, Bobigny rencontrera Fleury-Mérogis en match de coupe de Paris. (RADIO FRANCE / GRÉGOIRE LECALOT)

À quelques centaines de mètres du stade, le centre de Bobigny porte encore quelques traces des affrontements du samedi 11 février après une manifestation de soutient à Théo. Julien a préféré rester chez lui ce jour-là : "Je savais que ça allait casser, alors j'y suis pas allé. Ils ont pas bien fait de "casser" mais en même temps... C'était pour réveiller la police... Eux aussi doivent respecter les lois, comme nous. On a peur d'eux...", témoigne le jeune homme.

À Montreuil, le contact avec la police est plus facile

Habitant de Montreuil, Touré a rejoint l'équipe de Bobigny récemment : "Les policiers ont le droit de contrôler les gens, mais pas aussi brutalement !" lance le footballeur.  "Après, il y a des policiers gentils, d'autres méchants... À Montreuil, ils sont gentils : si tu n'as rien fait, que t'es calme, il n'y a pas de problème. Ils viennent même aux barbecues organisés parfois par les grands..."

Retour sur le terrain : exercices de maîtrise du jeu, du ballon, matches rapides, le foot fait oublier le reste, dit un des entraîneurs. Ce week-end, Bobigny rencontrera Fleury-Mérogis en match de coupe de Paris.

Affaire Théo : à Bobigny, au club de footbal, les adolescents dans l'incompréhension

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