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Aller voir une prostituée pourrait bientôt constituer un délit

C'est aujourd'hui qu'est présenté le rapport de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur la prostitution. Rapport qui prévoit donc de pénaliser les clients des travailleuses du sexe, amendes et peines de prison à l'appui.
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Responsabiliser les clients de prostituées en les pénalisant. C'est l'une des propositions de la mission d'information sur la prostitution en France. Et les sanctions envisagées sont plutôt dissuasives. Ainsi, une personne ayant recours à la prostitution pourrait se voir infliger une peine de 6 mois de prison et 3.000 euros d'amende.

"Pénaliser les clients, c'est leur faire comprendre qu'ils participent à
une forme d'exploitation de la vulnérabilité d'autrui" et "réaffirmer le
principe de non-patrimonialité du corps humain et lutter contre les inégalités et les violences dont sont victimes les femmes", expliquent les députés auteurs de ce rapport.

Outre la pénalisation du client, ce rapport - intitulé En finir avec le mythe du plus vieux métier du monde - prévoit l'aide à la régularisation pour les prostituées sans papiers. Mais pas d'abrogation en revanche du délit de racolage passif, comme le réclament pourtant plusieurs associations.

Invité de France Inter, le ministre de la Justice Michel Mercier se déclare "plutôt pour" l'idée de sanctionner les clients. "Il est bien certain que si l'on ne s'attaque qu'aux prostituées qui sont déjà des femmes malheureuses, on ne risque pas d'arriver à un bon résultat, parce qu'il y a des siècles qu'on lutte de cette façon-là", a-t-il expliqué.

Il y aurait en France environ 20.000 personnes prostituées, dont 80% d'étrangères, venues pour la plupart de Bulgarie, Roumanie, Nigeria, Cameroun et Chine. Selon une enquête du Mouvement du Nid, un homme sur huit aurait déjà eu recours aux services d'une prostituée. Jusqu'ici, la prostitution n'est pas considérée comme un délit en France.

Cécile Mimaut, avec agences

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