Air France et un ex-salarié jugés pour la chute mortelle d'une hôtesse
La compagnie, renvoyée en tant que personne morale, avait été tardivement mise en examen dans ce dossier, en juillet 2008, deux ans après la mise en cause de son ex-salarié par la justice.
Le 1er février 2005 au matin, une hôtesse avait chuté d'un escalier autotracté après le débarquement par l'arrière de l'avion des passagers d'un vol Air France Biarritz-Orly, la passerelle avant étant utilisée pour l'évacuation d'un passager victime d'un malaise. Elle était décédée à l'hôpital des suites de ses blessures.
L'ex-salarié poursuivi, alors agent de piste, conduisait ce jour-là l'escalier autotracté. Il lui est reproché de ne pas s'être assuré de la fermeture de la porte arrière de l'avion, ainsi que de l'absence de toute personne sur la plate-forme de l'escalier, avant d'entamer sa manoeuvre de retrait après le débarquement des passagers.
L'homme de 34 ans avait été mis à pied quelques jours après l'accident et licencié par la compagnie aérienne pour faute lourde deux mois plus tard, en avril 2005. Un licenciement pour lequel une procédure est pendante aux prud'hommes. La compagnie aérienne a toujours dit que le respect par l'agent "d'une seule" des trois actions de sécurisation préconisées avant le retrait d'un escalier mobile "aurait permis d'éviter l'accident".
Mais pour le syndicat SUD-Aérien, l'un des quatre syndicats parties civiles dans ce dossier, Air France a voulu éluder sa responsabilité en traitant l'agent comme un "bouc émissaire" . Le syndicat avait fait état à l'époque d'autres accidents survenus avec ces escaliers mobiles et estimé que des procédures n'avaient pas été respectées. Au bout de quatre ans d'instruction, la compagnie aérienne a finalement aussi été renvoyée devant le tribunal.
Il lui est reproché de n'avoir "pas mis en place une organisation et les moyens adaptés pour assurer la sécurité" de ses employés, notamment en ne prévoyant pas "des règles et des procédures claires et précises de répartition des compétences", ni des "modalités de transmission des informations", entre le personnel au sol et le personnel navigant pour la fermeture de la porte de l'avion en cas de présence d'un escalier mobile.
Air France est aussi visée pour avoir commis un "manquement à une règle particulière de sécurité prévue par la loi ou le règlement" en mettant à la disposition des agents un "outil de travail" - l'escalier mobile - qui "ne permet pas à l'opérateur, lors de la mise en marche, de s'assurer de l'absence de personnes dans la zone dangereuse". Depuis, les escaliers mobiles ont été changés et dotés de sécurités supplémentaires.
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