Agressions à Paris et la petite couronne : "il n'y a pas de quartiers privilégiés pour agir en toute quiétude" selon les pompiers
"Il n'y a pas de colère, il y a du travail en équipe", a réagi le lieutenant-colonel Gabriel Plus, porte-parole de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, mercredi sur franceinfo, après la publication du rapport de l'Observatoire national de la délinquance. Les pompiers sont de plus en plus visés par les agressions.
Les agressions contre les pompiers se multiplient, selon le rapport de l'Observatoire national de la délinquance publié mercredi 15 novembre. En 2016, 2 300 pompiers ont été agressés lors d'une intervention.
À Paris intra-muros et la petite couronne, "il y a une augmentation de 10 % des agressions depuis l'an dernier, soit un peu plus d'une centaine d'agressions sur les soldats du feu", a précisé le lieutenant-colonel Gabriel Plus, porte-parole de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, sur franceinfo. Aucun secteur n'échappe à ce phénomène, "il n'y a pas de quartiers privilégiés pour agir en toute quiétude pour les soldats de la vie", a-t-il ajouté.
franceinfo : 2 300 pompiers ont été agressés l'an dernier. Est-ce un chiffre inquiétant ?
Gabriel Plus : C'est un chiffre qui montre que les agressions contre les soldats du feu sont en croissance et suivent la courbe d'intervention qui est, elle aussi, croissante. Sur le secteur d'intervention de Paris intra-muros et la petite couronne, il y a une augmentation de 10 % des agressions depuis l'an dernier, soit un peu plus d'une centaine d'agressions sur les soldats du feu.
Ces agressions sont diverses. Elles répondent à des raisons de détresse, de solitude, d'individualisme aussi.
Lieutenant-colonel Gabriel Plus, porte-parole de la brigade des sapeurs-pompiers de Parisà franceinfo
Ces agressions ont lieu tant sur la petite couronne que Paris intra-muros. Il n'y a pas de quartiers privilégiés pour agir en toute quiétude pour les soldats de la vie. Nous sommes vigilants dans toutes les situations, il n'y a pas de situation bénignes.
Êtes-vous en colère contre ce phénomène grandissant ?
Il n'y a pas de colère, il y a du travail en équipe. Il y a surtout une vigilance accrue. Ce qu'on prêche en interne, c'est la tolérance zéro. On ne laisse pas impunie une agression vers un soldat de la vie. On incite chaque pompier de Paris à porter plainte, dès lors qu'il est victime d'une agression. Toutes les agressions en 2016 ont fait l'objet d'une plainte.
Il faut surtout éduquer les pompiers à raisonner la victime qui deviendrait agressive ou avoir les bons réflexes opérationnels sur une intervention en zone dite sensible.
lieutenant-colonel Gabriel Plus, porte-parole de la brigade des sapeurs-pompiers de Parisà franceinfo
S'agit-il d'agressions verbales, physiques ?
D'abord, il y a les agressions verbales, pour celles-ci on ne va pas forcément porter plainte et puis il y a aussi les crachats, les bousculades ou alors des mises en joue. Ces agressions sont faites aussi sur le matériel. En 2005, les pompiers de Paris, pendant les troubles urbains, ont été la cible pendant plusieurs jours d'agressions assez violentes. C'est, en moyenne, un peu plus d'une agression par semaine, sur les 1 400 interventions par jour que nous effectuons. Heureusement, la plupart des interventions se passent bien.
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