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"C'est un travail de fourmi" : comment les enquêteurs travaillent-ils pour retrouver les agresseurs des policiers de Champigny ?

Plusieurs dizaines de personnes ont attaqué deux policiers en marge d'une soirée du Nouvel An qui a dégénéré à Champigny-sur-Marne. 

Article rédigé par franceinfo - Louise Hemmerlé
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des enquêteurs cherchent des preuves autour d'un camion endommagé à Champigny-sur-Marne, le 2 janvier 2018.  (THOMAS SAMSON / AFP)

Comment retrouver les responsables ? Deux policiers ont été passés à tabac en marge d'une soirée, dimanche 31 décembre, organisée dans un hangar d'une zone industrielle à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Dominique, capitaine de police, a eu le nez cassé, et Laurie, gardienne de la paix, a été rouée de coups au sol et souffre de contusions au visage. Les deux agents se sont vu prescrire dix et sept jours d'incapacité totale de travail (ITT). Ce lynchage a provoqué de vives réactions.

>> RECIT. "Un mec a crié 'Tapez-les !'" : à Champigny-sur-Marne, la soirée du Nouvel An vire au passage à tabac de policiers

Désormais, la justice et la police doivent établir les circonstances exactes de cette agression et retrouver leurs auteurs. Le parquet de Créteil a ouvert une enquête sur les conditions d'organisation de la soirée et une autre est en cours, confiée à la sûreté territoriale du Val-de-Marne, sur le passage à tabac des forces de l'ordre. Franceinfo fait le point sur la manière dont les enquêteurs vont travailler pour retrouver les auteurs de ces violences et ceux qui, en filmant et en n'intervenant pas, pourraient être poursuivis pour non assistance à personne en danger.  

Identifier les agresseurs grâce aux vidéos 

Pour l'heure, aucun suspect n'a été interpellé. "Malheureusement, ils ne vont pas immédiatement pouvoir identifier tous les malfaiteurs", explique Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité SGP police-Force ouvrière. Mais les enquêteurs peuvent compter sur les vidéos de l'agression filmées par des témoins de la scène et dont certaines ont été diffusées sur les réseaux sociaux.

Les enquêteurs vont travailler quasi uniquement au vu des vidéos, mais aussi pourquoi pas avec des relevés d'empreintes.

Yves Lefebvre

à franceinfo

Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d'Alliance, ajoute que les enquêteurs pourront aussi s'appuyer sur les images des caméras de surveillance de la ville qui se trouvent à proximité des lieux de l'agression. Le but est de discerner, grâce à ces images, des visages, des vêtements ou des signes distinctifs et ainsi d'identifier les participants à cette agression.

Faire parler les premières personnes identifiées

Après identification d'un minimum d'un ou de deux individus, les policiers pourront "les interpeller pour les faire passer à table", décrit Yves Lefebvre. "C'est la même méthodologie que dans la plupart des affaires (...) et la même que celle utilisée dans l'enquête sur l'attaque de policiers à Viry-Chatillon." Il s'agit ensuite de remonter dans les cercles des agresseurs identifiés et de dénicher les autres au fur et à mesure.

C'est un travail de longue haleine, un travail de fourmi.

Yves Lefebvre

à franceinfo

"Dès l'instant où des individus sont confrontés aux enquêteurs, de là découlent de précieuses informations, explique Frédéric Lagache. Les témoignages, les bornages de téléphone, tout cela est mis en contradiction."

Qualifier les faits reprochés

"Il restera ensuite à qualifier qui a fait quoi, et ça c'est une autre paire de manche", glisse Frédéric Lagache. "Et si on n'arrive pas à identifier ceux qui ont frappé les collègues, le principe de non-assistance à personne en danger s'applique pour tous ceux qui étaient présents. C'est le même tarif, c'est cinq ans", ajoute-t-il.

Edouard Philippe a prôné mercredi sur France 2 "une grande sévérité judiciaire et pénale" pour les auteurs de l'agression filmée, et s'est dit "frappé aussi par ceux qui ne faisaient rien, qui filmaient"Selon le ministère de la Justice, le taux de réponse pénale est de 95% en cas de violence commise par un majeur contre une personne dépositaire de l'autorité publique. Soit 12% de plus que dans les autres cas de violence. "Le nombre de condamnations prononcées pour des violences délictuelles sur personne dépositaire de l'autorité publique est en augmentation depuis 2006 et les peines prononcées sont aujourd'hui plus sévères", a expliqué la chancellerie.

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