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Vidéo "On met des lapins dans la fosse aux lions" : le ras-le-bol des surveillants pénitentiaires de Condé-sur-Sarthe

Publié
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue, Gilles Gallinaro
Radio France

Au lendemain d’une nouvelle prise d’otage à Condé-sur-Sarthe, les surveillants se mobilisent et pointent du doigt le manque de moyens.

"Partir au boulot comme si de rien n'était ? C'est pas dans mes cordes." Mercredi 12 juin au matin, Stéphane n'a pas pris son service à 7 heures, comme il le fait d'habitude. Avec d'autres surveillants, il est quand même venu devant la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), en signe de solidarité. Dans la nuit, deux gardiens et une stagiaire ont été pris en otage par un détenu pendant près de six heures. 

Dans cette prison, l'une des plus sécurisées de France, les gardiens disent le manque de considération, le dégoût et la colère, le manque de moyens. "On a 70% de stagiaires dans notre établissement, explique Jean-François, des gens qui ne sont pas aguerris. On met des petits lapins dans la fosse aux lions. Le détenu qui a pris des surveillants en otage, il a su qui attaquer. Il y en a un qui a des problèmes de santé, l'autre est une surveillante qui fait 45 kilos."

Ça peut arriver à tout moment. Des Dorffer il y en a partout, pas uniquement à Condé-sur-Sarthe.

Alassane Sall, secrétaire local FO à Condé-sur-Sarthe

à franceinfo

Le 5 mars, déjà, deux surveillants ont été agressés dans cette même prison. Des promesses de dotation en matériel ont alors été faites. "On ne nous a rien donné, tranche Grégory Ducrocq, de FO pénitentiaire. On a demandé à ce que tous les agents soient dotés de gazeuses, de matraques télescopiques. On fait circuler l'information qu'on les a eues... Les gilets pare-lame, il y a la moitié des surveillants de Condé qui les ont eus. Nous, on attend les nôtres."

"Il faut aller au-delà des promesses. On ne peut pas continuer comme ça", poursuit Alassane Sall, secrétaire local FO à Condé-sur-Sarthe. Mais aucune décision n'est prise, déplore Jean-François. "On ne nous écoute pas, dit-il., il y a un détenu qui menace de nous agresser. Depuis huit jours, on fait des écrits, on rend compte, mais aucune décision n'est prise. On attend qu'un surveillant soit agressé ? Je fais des partie des surveillants qui disent à leurs enfants : papa, il sait quand il part au travail, mais il ne sait pas s'il revient, quand il revient et comment il revient'."

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