"On n'a pas signé pour se faire attaquer tous les matins" : les surveillants de Condé-sur-Sarthe refusent de reprendre le travail
Après la prise d'otage survenue mardi, le personnel de jour de la prison de Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne, refuse ce mercredi de relayer l'équipe de nuit.
Le personnel de jour de la prison de Condé-sur-Sarthe, dans l'Orne, ont refusé mercredi 12 juin au matin de relayer l'équipe de nuit après la prise d'otage de mardi. "Ça fait trois mois à peine. On sort d'une grave agression et on se retrouve là... C'est comme si ça devenait une triste habitude malheureusement", déplore l'un des surveillants. "On n'a pas quand même signé pour se faire attaquer tous les matins", dit-il. Un détenu, Francis Dorffer, a retenu mardi soir pendant près de cinq heures un surveillant et une stagiaire. Ils ont été libérés en deux temps autour de minuit et sont sains et saufs. Le détenu s'est rendu vers 0H30.
"Ce qui s'est passé n'aurait jamais dû arriver"
Cette prise d'otages est survenue trois mois après l'attaque de deux surveillants par un détenu radicalisé. "On est en colère parce qu'après l'attentat terroriste qu’on a déjà connu ici le 5 mars dernier, l'administration s'était engagée à nous fournir des bombes incapacitantes qui nous permettaient de nous défendre à la place d'un vulgaire sifflet, explique Emmanuel Guimaraes, délégué national FO-Pénitentiaire. Aujourd'hui, on ne les a pas. Ce qui s'est passé n'aurait jamais dû arriver."
Selon Frédéric Eko, membre du Snepap-FSU, le drame a été évité de justesse. "Pour nous, c'est un détenu dangereux. Il y a eu des remontées des collègues qui ont bien signalé que son comportement avait changé ces derniers temps. Il était très très tendu et on se demandait s'il ne pouvait pas passer à l'acte", confie-t-il. Le syndicaliste ne comprend pas pourquoi ce multirécidiviste de la prise d'otages, incarcéré pour vol, viol et assassinat d'un codétenu a pu être autorisé par l'administration à distribuer des repas. "Il est classé auxiliaire. Un auxiliaire, c'est un détenu de confiance. Pour nous, ça devait être un détenu en gestion particulière".
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