Agression antisémite et homophobe à Bagneux
Les faits remontent au 22 février dernier. Selon les premiers éléments de l'enquête, un jeune homme de 19 ans, de confession juive, est attiré chez une de ses connaissances qui l'accuse d'avoir commis un vol. Il le somme de venir s'expliquer.
Une fois dans l'appartement, le piège se referme. Il est agressé et menotté à un radiateur, puis frappé. Au stylo feutre, ses agresseurs lui auraient écrit “sale juif” et “sale pédé” sur le visage. Le calvaire aurait duré neuf heures et demi : de 10 h 00 à 19 h 30.
A sa sortie, le jeune homme est hospitalisé. Il est “très choqué”, mais pas grièvement blessé. Il a porté plainte dès le lendemain.
Les six suspects ont été interpelés dans les jours suivants, placés en détention le 27 février et mis en examen pour “violences en réunion en raison de l'appartenance véritable ou supposée à une race ou à une religion et en raison de l'orientation sexuelle, séquestration en bande organisée, actes de torture et de barbarie, vol aggravé, extorsion et menaces”. Ils sont âgés de 17 à 25 ans. Ils reconnaissent les faits en parlant de “bizutage qui a mal tourné”, après un différent financier.
Bagneux a déjà été marqué par l'affaire Illan Halimi, ce jeune juif de 23 ans, séquestré pendant trois jours et tué par le “gang des barbares”, de Youssouf Fofana. “On n'est pas, dans ce cas, dans un gang à la Fofana”, s'empresse-t-on de recadrer au palais de justice de Nanterre.
La mairie a publié un communiqué ce matin : “Nous sommes choqués et indignés. Nos premières pensées vont à la victime et à sa famille”. Un acte qui provoque l'incompréhension : “Notre ville a toujours porté des valeurs de tolérance, de respect des différences, de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie”, poursuit le texte.
Grégoire Lecalot, avec AFP
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.