Viande de cheval : les plats cuisinés, objets de toutes les attentions
Les plats préparés sont désormais boudés par les consommateurs et traqués par les inspecteurs de l'Etat.
Les Français ne leur font plus confiance. Selon un sondage publié vendredi 1er mars par BVA, un quart des consommateurs déclarent avoir cessé de consommer des plats cuisinés à base de viande de bœuf depuis le scandale lié à la découverte de cheval dans ces préparations, alors qu'elle n'était pas mentionnée sur l'étiquette.
Comment la défiance vis-à-vis de ces produits de consommation courante se traduit-elle ?
Une méfiance semblable à celle connue pendant la crise de la vache folle
Une majorité de Français (55%) considèrent que cette tromperie sur la nature de la viande est "une affaire vraiment grave car on a menti sur la composition de certains produits", tandis que 44% pensent plutôt que "c'est une affaire pas si grave que ça car il n'y a pas de mise en danger de la santé des consommateurs."
Toutefois, 22% des personnes de cet échantillon qui consommaient de la viande et des plats cuisinés à base de viande avant l'affaire ont décidé de bannir de leur consommation les plats cuisinés, toutes viandes confondues. L'institut BVA souligne d'ailleurs que le niveau des intentions exprimées d'abandonner les plats cuisinés à base de viande correspond à celui observé pendant la crise de la vache folle, en 1996.
Cette enquête a été réalisée par internet le 28 février et le 1er mars auprès d'un échantillon de 1 013 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
Les produits scrutés pas les inspecteurs de l'Etat
Pour restaurer la confiance, les contrôleurs de l'Etat arpentent les supermarchés pour s'assurer que les lots de plats cuisinés à l'origine du scandale ont bien disparu des rayons. La semaine précédente, les services de la Direction de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) ont réalisé quelque 4 000 contrôles au niveau national, cherchant des produits fabriqués par la société Comigel pour des marques comme Findus ou Picard.
Le but de ces contrôles, généralement effectués de manière inopinée, est de "vérifier que les mauvais produits n'ont pas été réintroduits dans la chaîne de distribution et que le nouvel étiquetage est correct", a expliqué à l'AFP Christine Juan, contrôleuse de la DDCSPP. "Depuis cette crise, nous devons vérifier encore plus attentivement les références des lots" de chaque produit et les comparer aux numéros référencés comme suspects par les autorités sanitaires, souligne l'inspectrice. Cependant, des contrôles ont lieu toute l'année et sur tous les maillons de la chaîne de la traçabilité.
D'après Martial Fiers, directeur de la DDCSPP du Doubs cité par l'AFP, c'est avant tout "aux établissements de faire des autocontrôles, des prélèvements, pour vérifier la bonne qualité de leurs produits". Les services de l'Etat "vérifient surtout la bonne procédure de traçabilité" et "contrôlent la matière des produits seulement quand il y a une suspicion de fraude", précise-t-il. Désormais, le plus suspicieux, c'est bien le consommateur.
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