Ils sont marchands de chevaux, vétérinaires et grossistes : 18 prévenus sont jugés, mardi 7 juin à Marseille (Bouches-du-Rhône) pour avoir participé à un vaste trafic de viande de cheval. Des chevaux de loisirs étaient menés à l'abattoir pour revendre leur viande, alors que celle-ci était impropre à la consommation humaine. Les bêtes étaient confiées par leurs propriétaires à des professionnels, qui promettaient une retraite paisible à leur animal. "Je l'avais confié parce que je n'avais plus de travail à ce moment-là. Il m'a dit : "Pas de souci, vous viendrez le voir quand vous voudrez'", se souvient Aline Oudin, partie civile. Trafic par la Belgique Sans son accord, l'homme a revendu son cheval. "Il m'a dit : 'Oui, effectivement je me souviens, ça faisait partie d'un lot de quatre, et le vôtre était bien dodu'", poursuit-elle. L'animal n'était pas comestible, pour des raisons sanitaires. Les chevaux, récupérés gratuitement ou à bas prix, étaient emmenés en Belgique, chez l'un des plus grands marchants européens. L'identité des bêtes y était falsifiée, pour rendre la vente de la viande possible. Les animaux étaient ensuite réexpédiés vers des abattoirs français, où certains vétérinaires auraient fermé les yeux. En trois ans, 4 000 chevaux impropres auraient été introduits sur le marché alimentaire.