Pour les prud'hommes, traiter un coiffeur de "PD" ne relève pas de l'insulte homophobe
En 2016, devant le tribunal des prud'hommes, un coiffeur qui avait saisi la justice pour avoir été traité de "PD" s'est vu accorder 5 000 euros pour avoir été remercié. Mais les juges n'ont pas retenu le caractère homophobe de l'affaire.
L'affaire commence par un sms envoyé par erreur par la manager d'un salon de coiffure parisien. Elle écrit alors à l'un de ses salariés, absent ce jour-là pour arrêt maladie. "Je ne le garde pas (...), je ne le sens pas ce mec : c'est un PD, ils font tous des coups de p...".
Dès le lendemain, le coiffeur se voit notifier la rupture de sa période d'essai, et décide d'attaquer son employeur devant les prud'hommes pour discrimination liée à son orientation sexuelle. Dans son jugement, le Conseil reconnaît des "propos injurieux", mais pour lui, "l'employeur n'a pas fait preuve de discrimination". Une décision qui a fait bondir l'avocat du coiffeur.
"Un jugement scandaleux"
Pour motiver cet avis, le Conseil avance que "le terme 'PD' ne peut être retenu comme propos homophobe, car il est reconnu que les salons de coiffure emploient régulièrement des personnes homosexuelles, sans que cela ne pose de problèmes". Des arguments jugés choquants par la ministre du Travail. "Je trouve ce jugement particulièrement scandaleux", a lancé sur RTL Myriam El Khomri. Encore très affecté, le coiffeur qui souhaite garder l'anonymat a quitté Paris après cette affaire et a ouvert son propre salon. Il a décidé de faire appel de ce jugement.
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