"Que cherchent-ils à faire, le faire taire jusqu’à sa mort ?" : à Londres, les soutiens de Julian Assange manifestent leur colère
La justice britannique a repris lundi l'examen de la demande d'extradition de Julian Assange, réclamée par les États-Unis, après plusieurs mois d'une interruption causée par la pandémie de Covid-19. Ses soutiens s’étaient donné rendez-vous devant le tribunal pour alerter sur son sort.
Dans cette rue grise et froide du centre-ville de Londres, engoncée entre des immeubles modernes, quelques soutiens de Julian Assange se sont rassemblés face à la cour criminelle, pancarte à la main. Tous réclament la libération pure et simple de Julian Assange, dont la demande d'extradition réclamée par les États-Unis est de nouveau examinée par la justice britannique.
L'Australien de 49 ans est poursuivi notamment pour espionnage par la justice américaine, pour avoir diffusé à partir de 2010 plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan. Les États-Unis reprochent au fondateur de WikiLeaks d'avoir mis en danger des sources des services américains. Les avocats d'Assange dénoncent quant à eux une procédure "politique" fondée sur des "mensonges". Il risque 175 ans de prison et est actuellement en détention à la prison londonienne de haute sécurité de Belmarsh, dans des conditions dénoncées par le rapporteur de l'ONU sur la torture.
"Le crime est celui du système judiciaire"
Quelques mètres plus loin, une scène a été érigée sur le trottoir. Les soutiens du fondateur de WikiLeaks se succèdent au micro, ils haranguent la foule, quelques centaines de personnes acquises à sa cause. Au milieu de ce mouvement très organisé, Jennifer affiche sa détermination. Elle était là pour les manifestations précédentes, et sera là pour les suivantes, car ce qui se passe dans ce tribunal l’inquiète. "Si cet homme a commis un crime, 175 ans de prison ne servent à rien, assure la jeune femme. Que cherchent-ils à faire, le mettre en cellule pour le faire taire jusqu’à sa mort ? De mon point de vue, le crime qui est commis dans cette affaire est celui du système judiciaire. Alors c’est important de manifester, nombreux, et de montrer que nous sommes contre tout ça."
Le père de Julian Assange vient glisser quelques mots à ces manifestants. Dans son costume sombre et tout en retenue, il les remercie pour ce soutien si précieux pour son fils, avant de se faufiler dans le tribunal. Stewart a passé une heure dans les transports en commun pour venir ici et tenir sa pancarte où il dénonce le procès en cours. "Je viens de Luton et je vais essayer d’être là tous les jours, explique-t-il. Il n’a commis aucun crime, n’est-ce pas ? C’est injuste."
C’est un cirque, c’est une farce. Il est traité comme le pire des terroristes.
Stewart, un manifestantà franceinfo
Les prises de parole se terminent, la scène est démontée mais la manifestation se poursuit en musique. Ils veulent signifier leur présence, montrer qu’ils sont déterminés.
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