L'Equateur accuse Julian Assange d'avoir tenté de créer "un centre d'espionnage" dans son ambassade de Londres
Le président équatorien assure que la décision de retirer l'asile à Julian Assange "n'est pas arbitraire, mais repose sur le droit international".
Julian Assange a tenté de créer un "centre d'espionnage" dans l'ambassade d'Equateur à Londres, a affirmé, dimanche 14 avril, le président équatorien, Lenin Moreno, dans une interview au quotidien britannique The Guardian (en anglais). Quito a ainsi justifié sa décision de retirer l'asile au fondateur de WikiLeaks, arrêté jeudi.
Au pouvoir depuis 2017, Lenin Moreno a regretté que le précédent gouvernement de son pays ait fourni des équipements dans l'ambassade qui ont permis selon lui d'"interférer dans les affaires d'autres Etats". "Nous ne pouvons pas permettre à notre maison, la maison qui a ouvert ses portes, de devenir un centre d'espionnage", a-t-il déclaré. "Cette activité viole les conditions d'asile", a-t-il ajouté, assurant que la décision de retirer l'asile à Julian Assange "n'est pas arbitraire, mais repose sur le droit international".
Une hygiène "inappropriée", selon l'Equateur
Le président équatorien a aussi dénoncé l'attitude "absolument répréhensible et scandaleuse" de Julian Assange dans l'ambassade et son "comportement inapproprié en matière d'hygiène". L'Australien de 47 ans aurait notamment souillé les murs avec ses excréments. Interrogée par la chaîne Sky News, dimanche matin, l'avocate de Julian Assange, Jennifer Robinson, avait réfuté de telles accusations, les qualifiant de "scandaleuses".
L'avocate avait assuré que son client était prêt à coopérer avec les autorités suédoises si celles-ci demandaient son extradition, mais que la priorité restait d'éviter une extradition aux Etats-Unis.
Julian Assange a été arrêté en lien avec une demande d'extradition venant des Etats-Unis, qui l'accusent d'avoir aidé l'ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe pour accéder à des milliers de documents classés secret-défense. Cette demande d'extradition sera examinée par la justice britannique le 2 mai. L'Australien est également visé par des accusations de viol et d'agression sexuelle en Suède, qu'il a toujours niées.
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