Au pied de l'immeuble de Sarah Halimi dimanche 5 janvier à Paris, quelques bougies sont allumées pour rendre hommage à cette retraitée de confession juive sauvagement assassinée. Au-delà de l'hommage, c'est leur incompréhension que les manifestants sont venus crier. Quelques minutes plus tôt, à pied ou à moto, ils font du bruit pour contester une décision de justice, celle qui a déclaré le principal suspect pénalement irresponsable."On ne peut pas tuer et rester impuni""On ne peut pas tuer et être impuni sous prétexte qu'on a une bouffée délirante parce qu'on a fumé trois joints", explique une manifestante. Dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, Sarah Halimi, 65 ans, vit de longues minutes de torture. Son voisin enjambe son balcon pour s'introduire chez elle en criant : "Allahu Akbar". Il la roue de coups et la défenestre. Dans le cabinet de son avocate, le frère de Sarah Halimi ne comprend toujours pas. La justice a bien reconnu le caractère antisémite du meurtre, mais ne renvoie pas le principal suspect devant une cour d'assises. Il reste un dernier recours : celui de la Cour de cassation.