Affaire Laëtitia : Sarkozy promet des sanctions, les magistrats protestent
Ils se sont réunis dans la salle des pas perdus du palais de justice de Nantes. Magistrats et avocats veulent témoigner de leur indignation. Lors d'une assemblée générale, les magistrats ont voté en faveur d'une semaine sans audience. Seules les urgences absolues vont être assurées.
Dans un communiqué, ils affirment qu'ils "n'accepteront pas que
dans une démarche démagogique visant à masquer l'incurie des
pouvoirs publics, des magistrats ou fonctionnaires servent de
boucs émissaires".
C'est une petite phrase de Nicolas Sarkozy qui a provoqué leur colère. En visite à Orléans, le chef de l'Etat est revenu sur le meurtre de Laëtitia. "Quand on laisse sortir de prison un individu comme le présumé coupable
sans s'assurer qu'il sera suivi par un conseiller d'insertion, c'est une faute , a asséné Nicolas Sarkozy. Ceux qui ont couvert ou laissé faire cette faute seront sanctionnés, c'est la
règle". Le principal suspect du meurtre de la jeune femme, Tony Meilhon, a déjà fait l'objet de 15 condamnations et était soumis à une "mise
à l'épreuve" lorsque le crime a été commis.
17 agents de probation pour 3.300 personnes
Les magistrats contestent toute faute, affirmant que c'est faute d'effectifs que le suivi de
Tony Meilhon, comme de celui de plus de 800 autres détenus,
avait été abandonné, avec l'accord écrit des autorités.
_ Le service de probation ne comptait que 17 agents pour
suivre 3.300 personnes et Tony Meilhon, mis à l'épreuve dans le
cadre d'un outrage à magistrat, n'était pas vu comme dangereux.
Au niveau national, aussi, les magistrats ont fait part de leur indignation : "les propos du président de la République sont scandaleux (...), c'est du
populisme de bas étage" a réagi Christophe Régnard, président de l'Union
syndicale des magistrats. "Le mot ras-le-bol est faible, il y a un sentiment
d'injustice et de révolte" a déclaré Matthieu Bonduelle,
secrétaire général du Syndicat de la magistrature.
_ Un mouvement national de protestation serait en préparation.
Les recherches se poursuivent à Lavau-sur-Loire
Le corps démembré de la jeune femme de 18 ans, disparue dans la nuit dans
la nuit du 18 au 19 janvier à la Bernerie-en-Retz, en Loire-Atlantique, a été partiellement retrouvé mardi dans un étang voisin, à Lavau-sur-Loire. 150 gendarmes sont toujours mobilisés pour retrouver les restes manquants de la jeune femme.
_ Plusieurs membres de la famille de Tony Meilhon l'ont appelé, par médias interposés, à "dire la vérité" aux enquêteurs. Le suspect s'est toujours retranché derrière la version d'un accident de la circulation pour expliquer la mort de la jeune fille.
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