Affaire Kerviel : une "hiérarchie défaillante"
Revoilà l'affaire Jérôme Kerviel, du nom de ce trader soupçonné d'avoir fait perdre, par des falsifications, près de 5 milliards d'euros à sa banque, la Société Générale. Un retour dans l'actualité, près de six mois après qu'elle ait été rendue publique, au moment où l'entreprise publie son rapport interne.
Sans véritable surprise, le texte, rédigé par l'Inspection générale de la banque, estime que la hiérarchie de Kerviel a été "défaillante dans la supervision de ses activités", et pointe des "indices de complicité" concernant un assistant trader. Et si Jérôme Kerviel a pu pendant longtemps ne pas se faire repérer, c'est en raison des "manoeuvres et l'habileté du trader à dissimuler ses positions, ses risques et ses résultats".
En somme, il s'agit ici de pistes allègrement envisagées par les spécialistes et médias, au moment ou "l'affaire" a éclaté. Mais les voir figurer ainsi, dans un document officiel, leur confère un aspect véridique. Puisque comme l'indique plus loin le rapport, "la fraude a été facilitée ou sa détection retardée par les faiblesses de la supervision du trader et du dispositif de contrôle des activités de marché".
Mis en cause, presque directement, le supérieur immédiat de Kerviel, qui aurait fait preuve d'une "tolérance inappropriée à la prise de positions non autorisées de M. Kerviel sur les marchés".
_ L'Inspection évoque aussi la piste d'une complicité interne, indiquant que de nombreuses opérations de nature frauduleuse auraient été saisies "par un assistant trader". Elle mentionne aussi "un message électronique qui semble établir" que cet assistant "avait connaissance du résultat réalisé" par M. Kerviel "sur ses transactions frauduleuses".
Jérôme Kerviel est mis en examen pour "faux et usage de faux", "introduction
dans un système de données informatiques" et "abus de confiance", dans cette
affaire qui avait été révélée le 24 janvier 2008.
Matteu Maestracci avec agences
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