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Affaire Erignac : début du procès d’Yvan Colonna

C’est le dernier volet judiciaire de l’assassinat du plus haut représentant de l’Etat en Corse, en février 1998. Quatre ans après le commando des "anonymes", place à partir d'aujourd'hui au procès du tireur présumé, Yvan Colonna.
Article rédigé par franceinfo
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Le procès du meurtrier présumé du préfet Erignac s’est ouvert ce matin à 10 heures devant la cour d’assises spéciale de Paris, entourée d’un dispositif de sécurité exceptionnel. Chien renifleur, rang serré de gendarmes : le palais de justice de Paris a été transformé en véritable camp retranché. L’audience, qui doit durer un mois, se déroulera sous tension, les indépendantistes corses présentant l’accusé comme innocent et victime du système judiciaire.

Le cheveu court, en vêtements de sport noirs, menotté et encadré de trois gendarmes, Yvan Colonna a répondu à l’interrogatoire d’identité. Interrogé sur sa profession, il a répondu : "berger". La première journée d'audience est consacrée à des questions de procédure, comme l'appel de la centaine de témoins convoqués ou la lecture des 213 pages de l'acte d'accusation.

Le secrétaire général de l'Elysée entendu comme témoin

La cour entendra demain la famille Colonna et les proches de l'accusé. La première déclaration d'Yvan Colonna est prévue mercredi. Le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, le 5 décembre. Cette citation, déposée vendredi soir, intervient à la suite de la parution d'une brève dans l'hebdomadaire "Le Point" affirmant que Claude Guéant avait convoqué fin octobre l'ancien chef de la DNAT (Division antiterroriste de la PJ) Roger Marion pour "s'assurer que le bouillant commissaire s'abstiendrait de tout règlement de comptes avec des policiers chargés de l'enquête sur l'assassinat du préfet Erignac".

Ce procès est l’épilogue judiciaire du plus grave crime politique commis en 30 ans de violence sur l’île de beauté. L’affaire a déjà fait l’objet de deux procès (lire notre dossier) qui ont abouti à la condamnation à de lourdes peines de prison de six participants directs ou indirects à l’éxécution du préfet Claude Erignac.

Arrêté en juillet 2003 en Corse, en plein procès des hommes du commando, Yvan Colonna, 47 ans, est présenté par l’accusation comme celui qui a ouvert le feu sur le plus haut représentant de l’Etat en Corse. Trois balles dans la nuque, le 6 février 1998. L’accusé, formellement désigné comme le tireur par quatre des hommes du commando (qui se sont ensuite rétractés), a toujours clamé son innocence. L’accusation ne dispose ni de preuve matérielle ni de témoignage oculaire contre Yvan Colonna. Et c’est là tout l’enjeu de ce procès.

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