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Affaire Grégory : le cousin affirme dans ses dépositions que Murielle Bolle a subi un "lynchage" de sa famille

Murielle Bolle sera confrontée à son cousin Patrick vendredi après-midi à Dijon. Franceinfo a pu se procurer ses dépositions livrées à l'époque auprès des gendarmes et auprès de la présidente de la chambre de l'instruction.

Article rédigé par Lorélie Carrive
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Murielle Bolle face aux journalistes, à Nancy (Meurthe-et-Moselle), en 1984. (MAXPPP)

Le rendez-vous pourrait être un nouveau tournant de l'irrésolue affaire Grégory. Vendredi après-midi à Dijon, Murielle Bolle sera confrontée à son cousin Patrick. Franceinfo a pu se procurer les dépositions effectuées auprès des gendarmes et également auprès de la présidente de la chambre de l'instruction. À l'époque des faits, il avait 21 ans et passait de temps en temps des vacances dans les Vosges. Dans ses dépositions, Patrick évoque le "lynchage" subi par Murielle Bolle.

"Une scène insoutenable" 

Le 5 novembre 1984, Bernard Laroche est arrêté après que sa belle-sœur, Murielle Bolle, âgée de 15 ans le désigne comme l'auteur de l'enlèvement de Grégory, retrouvé mort deux semaines plus tôt, pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne. Les proches se sont réunis dans la maison familiale de Laveline-devant-Bruyères et à son arrivée, Patrick affirme avoir assisté à "une scène insoutenable". Selon lui, l'adolescente a reçu des "gifles" de son père et sa mère. "Celle qui l'a le plus secouée, dit-il, c'est sa sœur Marie-Ange", la femme de Bernard Laroche "qui lui criait, tu as envoyé ton beau-frère en prison !"

"Elle m'a dit que Bernard avait pris le gamin sur un tas de sable"

L'adolescente est ensuite enfermée dans sa chambre. "Murielle était en train de se faire massacrer à l'étage", raconte son cousin. "On l'entendait hurler. J'ai été choqué de voir Marie-Ange avec une poignée de cheveux de Murielle dans la main", ajoute-t-il. Selon Patrick, l'avocat de la famille, Paul Prompt, serait intervenu. C'est lui qui aurait décidé d'organiser une interview dans laquelle l'adolescente dira qu'elle a menti et qu'elle a été maltraitée par les gendarmes.

Patrick explique avoir apporté en cachette son repas à Murielle Bolle. La jeune fille avait été chassée de table par son père, qui lui avait lancé une chaussure au visage. "C'est là qu'elle m'a pris la main et m'a dit qu'elle n'avait pas menti, que Bernard avait pris le gamin sur un tas de sable", affirme-t-il face à la présidente de la chambre de l'instruction.

Un témoignage rejeté en bloc par Murielle Bolle

Rejeté en bloc par Murielle Bolle durant sa garde à vue, ce témoignage très détaillé accrédite la thèse des gendarmes, celle d'une rétractation sous la contrainte. Pourtant, le récit de Patrick comporte plusieurs zones d'ombres notamment sur la présence ce soir-là de l'avocat Paul Prompt qui n'a été saisi de cette affaire que le lendemain.

À la mi-juin, l'arrestation de Marcel et Jacqueline Jacob, grand-oncle et grand-tante de Grégory et leur mise en examen pour "enlèvement et séquestration suivie de mort", a relancé le dossier Grégory. Ils ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire strict. Murielle Bolle, elle, a été mise en examen le 29 juin dernier pour "enlèvement suivi de mort".

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