Affaire Grégory : "La justice, ce n'est pas la loterie", dénonce l'avocat de Marie-Ange Laroche
Me Gérard Welzer estime sur franceinfo que les noms de Marcel et Jacqueline Jacob ont été "jetés en pâture" et dénonce "une impasse".
Après quatre jours de détention provisoire, Marcel et Jacqueline Jacob, le grand-oncle et la grand-tante de Grégory Villemin, ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, mardi 20 juin. C'est une décision de la chambre d'instruction de la Cour d'appel de Dijon (Bourgogne). Gérard Welzer, avocat des époux Laroche, dénonce ce mardi l'absence "d'éléments déterminants" et rappelle que la justice "n'est pas une loterie". "Cherchons 'la' vérité, ne cherchons pas 'une' vérité", a-t-il asséné sur franceinfo.
franceinfo : Que pensez-vous de ce nouveau rebondissement ?
Me Gérard Welzer : Depuis le 16 octobre 1984, tous les trois-quatre ans, on nous annonce des semaines décisives, la vérité sur l'affaire ! Bernard Laroche a été accusé à tort, incarcéré, libéré puis assassiné par Jean-Marie Villemin. Christine Villemin a été inculpée, mise en prison, libérée, puis il y a eu un non-lieu pour absence de charge. La lettre du 16 octobre 1984, qui revendique l'assassinat, a successivement été attribuée à Bernard Laroche, puis à Christine Villemin, et aujourd'hui, on nous dit : c'est Jacqueline Jacob ! La justice n'est pas la loterie, il faudrait peut-être faire attention.
Vous pensez qu'on ne saura jamais la vérité sur cette affaire ?
Je pense ce soir [mardi] à Jacqueline et Marcel Jacob, 72 ans, dont le nom a été jeté en pâture. Je suis persuadé qu'ils auront un arrêt de non-lieu. Et j'espère que le procureur convoquera une conférence de presse avec autant de journalistes que lorsqu'il a livré leur nom. Cherchons "la" vérité, ne cherchons pas "une" vérité. En 2002, nous avons fait condamner l'Etat pour faute lourde parce qu'on essayait d'instruire injustement contre Bernard Laroche. Nous ne laisserons pas faire n'importe quoi.
Marcel Jacob serait proche des Laroche, notamment de Bernard. Est-ce exact ?
Ils sont tous dans le même village, il n'était pas plus proche que les autres ! Cette affaire a fait assez de dérapages. On nous a promis la vérité, très bien ! Alors donnons les choses déterminantes. Et à partir du moment où on jette des noms en pâture, laissons la presse assister aux audiences. A-t-on peur ? De quoi ? S'il y a des éléments déterminants contre une personne, oui ! Trouvons la vérité ! J'espère que les autorités judiciaires ainsi que les gendarmes ne vont pas continuer à laisser faire ces dérapages.
Que dit Marie-Ange Laroche, la veuve de Bernard Laroche, aujourd'hui ?
Au début, elle était contente. Depuis, elle a vu que c'était "une" vérité, celle qui tourne autour de Bernard Laroche, qu'on cherchait, et elle est catastrophée. Elle en a marre. Depuis 1984, tous les trois-quatre ans, on montre l'image de l'arrestation de son mari, d'abord innocenté puis assassiné, elle en a assez. Elle veut la vérité, pas une vérité. Pour l'instant, je constate que ce qui a été fait conduit à une impasse.
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