Affaire Grégory : dans le dernier roman du juge Lambert, un personnage se suicide en mettant un sac sur sa tête
Le premier magistrat à instruire l'affaire Grégory a été retrouvé mort, mardi soir, dans des circonstances similaires.
La comparaison est troublante. Avant sa mort, l'ancien juge Jean-Michel Lambert avait terminé le manuscrit de son onzième roman, dont l'un des personnages se suicide dans des circonstances étrangement parallèles, assurent mercredi 12 juillet La Montagne et BFMTV.
Dans le manuscrit de Témoins à charge, en cours de finalisation aux éditions De Borée, propriété du groupe Centre France, le professeur Chabert, "qui ressemble trait pour trait à l'ex-juge Lambert", se donne la mort "pour sauver son honneur" et son corps est "découvert par un confrère, la tête recouverte d'un sac plastique, une bouteille de whisky vide au pied du fauteuil", rapporte La Montagne.
Selon le parquet du Mans, le corps de Jean-Michel Lambert, très critiqué pour son instruction du début de l'affaire Grégory, a été retrouvé mardi soir dans le bureau de son appartement manceau, avec un sac plastique noué sur la tête à l'aide d'un foulard. L'enquête a été confiée au SRPJ d'Angers et une autopsie va être pratiquée pour déterminer précisément la cause du décès.
Son personnage a laissé une lettre, pas lui
Selon une source proche du dossier, il y a cependant "peu de place au doute" sur un suicide de l'ancien magistrat. Seule divergence : contrairement à son personnage, l'ancien juge n'aurait laissé aucun écrit pour expliquer un geste de désespoir. Le professeur Chabert, lui, laisse ce mot : "Comment pourrais-je dans ce climat de suspicion poursuivre mon combat... Puisse mon sacrifice sur l’autel de la calomnie mobiliser de nouvelles énergies pour prendre le relais et poursuivre le combat."
D'après Marie-Adélaïde Dumont, une libraire du Mans qui a parcouru le début du manuscrit, "il s’agit d’une intrigue criminelle dans laquelle des témoins sous influence vont modifier leur témoignage…" Elle assure à France 3 que le roman ne comporte aucune allusion directe à l’affaire Grégory. Selon La Montagne, plusieurs éléments sont malgré tout troublants. Comme le personnage de Marilynda, "une gamine trop instable" qui a accusé à tort son beau-père d'un crime. De quoi évoquer Murielle Bolle, témoin clé de l'affaire Grégory, qui avait accusé Bernard Laroche d'avoir kidnappé l'enfant avant de se rétracter quelques jours après.
Cette libraire, qui avait organisé plusieurs séances de dédicaces pour l'ancien juge, estime que ce dernier "avait réellement réussi sa reconversion d’écrivain. Ses romans policiers étaient appréciés. Il avait d’ailleurs reçu le prix Cognac en 2001, considéré comme le Goncourt du roman policier. Il avait acquis une vraie notoriété et un vrai public qui le suivait. D’ailleurs, tous ses précédents polars sont épuisés…"
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