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Affaire Bettencourt : le parquet obtiendra l'audition d'Eric Woerth

Le parquet de Nanterre a demandé et obtenu d'entendre le ministre du travail, Eric Woerth, dans le cadre de l'affaire Bettencourt. Le conseil des ministres doit encore donner son accord, mais l'Elysée a d'ores et déjà assuré que l'autorisation serait donnée. Le ministre se dit impatient d'être entendu. L'interrogatoire ne devrait pas être trop risqué pour lui, car le procureur, contrairement au juge, ne peut prononcer des poursuites.
Article rédigé par franceinfo
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Au train où va l'affaire “Woerth-Bettencourt”, l'audition du ministre par la police, à la demande du procureur de la République de Nanterre, ne devrait pas traîner. Philippe Courroye avait à peine demandé à auditionner Eric Woerth que l'Elysée donnait déjà son feu vert. Formellement, c'est le Conseil des ministres qui doit donner son accord -il se réunira demain - mais il est peu probable qu'il s'oppose à la décision du président de la République.

Et ce d'autant que le ministre du Travail lui-même répète toute son impatience à être entendu par la justice. Il a salué cette audition en la qualifiant de “très bonne nouvelle”. Il sera notamment interrogé sur l'embauche de sa femme chez Clymène, une des sociétés qui gère des actifs de Liliane Bettencourt. Entreprise dirigée par Patrice de Maistre, gestionnaire de la fortune de l'héritière de L'Oréal, qui a reçu la légion d'honneur de la main d'Eric Woerth.
_ Le ministre aurait demandé au gestionnaire de voir sa femme pour la “conseiller sur sa carrière”, a expliqué Patrice de Maistre. Peu de temps après, elle était embauchée.

Les enquêteurs s'intéresseront aussi aux accusations de financement illicite de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. L'ex-comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, a déclaré que Patrice de Maistre avait remis 150.000 euros en espèces à Eric Woerth, alors trésorier de la campagne. Des déclarations quelque peu affaiblies par les dernières révélations du Canard Enchaîné. Elle aurait en effet touché 400.000 euros de la fille de Liliane Bettencourt, après son licenciement en 2008. Licenciement qui s'était déjà soldé par une indemnité de 400.000 euros.

Quelles que soient les questions du procureur et des policiers, le ministre du Travail n'a a priori pas trop de souci à se faire sur les suites judiciaires. Le procureur de la République ne peut prononcer lui-même des poursuites, à moins qu'il ne veuille ouvrir une information judiciaire. Il devrait alors transmettre le dossier à un juge d'instruction. Une option qu'il a exclue pour le moment.

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