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Affaire Bettencourt : la justice enquêtait depuis deux ans... et le fisc était au courant

La justice dispose depuis deux ans d'éléments indiquant une possible fraude fiscale de Liliane Bettencourt, et ne l'a pas signalé au fisc : c'est ce qu'affirme Marianne. Selon l'hebdomadaire, le parquet de Nanterre a caché au fisc que la milliardaire possédait une île -non déclarée- aux Seychelles.
Article rédigé par franceinfo
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C'est une île qui a la forme d'un ballon de rugby, posée au milieu d'un lagon "exceptionnel", selon le site Seychelles.travel. L'île D'Arros dispose d'une piste d'aviation. Valeur estimée : entre 300 et 500 millions d'euros.

Or, cette île que Liliane Bettencourt a achetée en 1999 n'apparaît pas comme faisant partie de son patrimoine.

D'où les soupçons de fraude fiscale. Et ce que révèle Marianne, c'est que ces éléments sont connus de la justice depuis 2008, depuis le conflit judiciaire qui oppose Liliane Bettencourt à sa fille. Et, remarque l'hebdomadaire, la justice n'a pas transmis ces éléments à l'administration fiscale. Pourquoi ? Pour protéger la milliardaire, dont l'Elysée suit avec intérêt l'affaire ?

Il faut se rappeler que le fisc, en 2008, c'est Eric Woerth (ministre du Budget), dont la femme est employée de Liliane Bettencourt. Et il faut rappeler également que le parquet de Nanterre, c'est Philippe Courroye, déjà mis en cause par des avocats, des magistrats, des associations pour ses liens supposés étroits avec Nicolas Sarkozy.  

Philippe Courroye qui affirme ce soir que le parquet de Nanterre a bien alerté l'administration fiscale sur ce dossier, dès janvier 2009 : à partir de cette date, précise-t-il dans un communiqué, "l'intégralité des éléments de la procédure et des
scellés confectionnés dans ce cadre était à la disposition de
l'administration des impôts".

L'ancien ministre du Budget se retrouve -une fois de plus- en première ligne... En réponse, Eric Woerth affirme ce soir n'avoir "donné aucune instruction pour empêcher un contrôle fiscal de Lilian Bétancourt". Il affirme également avoir lancé, en 2009, un contrôle fiscal de l'artiste François-Marie Banier, jugé la semaine prochaine pour abus de faiblesse.

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