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Mort de Nahel : "On atteint un seuil de violence inouïe", s'alarme un syndicat de police

Plus de 660 personnes ont été interpellées dans toute la France lors de violences urbaines dans la nuit de jeudi à vendredi après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Un policier dans un quartier de Roubaix fait face à des tirs de mortiers, le 30 juin 2023. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

"On atteint un seuil de violence inouïe", a réagi ce vendredi sur franceinfo Didier Rendu, secrétaire général adjoint du syndicat des cadres de la sécurité intérieure CFDT après la 3e nuit d'émeutes dans plusieurs villes de France, en réaction à la mort du jeune Nahel mardi à Nanterre (Hauts-de-Seine) tué par un policier. 667 personnes ont été interpellées, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin sur Twitter. 

>> Mort de Nahel : nouvelle nuit de violences dans plusieurs villes, suivez notre direct

Le représentant syndical dépeint vendredi matin "une France qui se réveille groggy après une troisième nuit d'émeutes d'une extrême violence". Plusieurs villes ont été le théâtre de scènes de pillage et de vandalisme. Des commissariats ont été attaqués et des mairies brûlées.

Un mode opératoire particulier

Didier Rendu a expliqué que les forces de l'ordre ont eu "énormément de difficultés à contenir ces violences et ces exactions". Elles ont du mal à s'adapter au mode opératoire des émeutiers : "Ces jeunes qui commettent ces violences graves, se regroupent et s'organisent de façon plus précise, en utilisant notamment les réseaux sociaux et des systèmes de géolocalisation qui existent sur certaines applications", a-t-il expliqué.

Le policier auteur du coup de feu mortel a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire : "Cette décision nous interpelle en tant que policier", a-t-il indiqué. "On a le sentiment qu'elle répond aussi à une attente du pouvoir politique face à des déclarations qui ont été faites à l'occasion de ces événements tragiques", a-t-il déploré. "La détention provisoire n'était pas forcément le seul moyen de garder notre collègue à la disposition de la justice. Je m'interroge aujourd'hui de savoir si le placement sous un contrôle judiciaire strict n'aurait pas pu être rendu possible", a-t-il ajouté.

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