Mesures sécuritaires après les émeutes : "J'ai des réponses sur tout sauf sur les effectifs de police", a déploré le maire LR de Montargis
"J'ai des réponses sur tout sauf sur les effectifs de police", a déploré vendredi 27 octobre sur franceinfo Benoît Digeon, maire Les Républicains de Montargis (Loiret), alors que le gouvernement a annoncé jeudi sa réponse régalienne aux émeutes du mois de juin survenues après la mort de Nahel, 17 ans, pour un refus d'obtempérer. La Première ministre a présenté vendredi à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) un volet social à l'occasion d'un Comité interministériel des Villes, plusieurs fois reporté. Benoît Digeon a distribué quelques bons points au gouvernement et mis en lumière les dispositifs qui fonctionnent "très bien" dans sa commune, notamment celui des Quartiers prioritaires de la ville (QPV). Il appelle à "amplifier le mouvement".
franceinfo : Dans les mesures annoncées par le gouvernement pour répondre aux difficultés des communes après les émeutes, vous prenez tout ?
Benoît Digeon : J'ai des réponses sur tout sauf sur les effectifs de police. On a quand même un gros déficit de 30 policiers à Montargis.
"On n'a pas de quoi se défendre. Il faut de la dissuasion, il faut de la police. Monsieur Macron a dit 'l'ordre, l'ordre, l'ordre'. Moi, je dis 'la police, la police, la police'."
Benoît Digeon, maire LR de Montargisà franceinfo
Il ne faut pas qu'on nous oublie là-dessus. Monsieur Darmanin a eu la gentillesse de citer Montargis jeudi dans son discours. Mais j'aimerais mieux qu'il ne me cite pas et qu'il me donne les 30 policiers en plus.
La rénovation des copropriétés dégradées, c'est une bonne chose ?
On a dans certaines copropriétés effectivement des problèmes d'équilibre. Les gens ne payent plus leurs charges. Des administrateurs financiers sont nommés pour tenir les copropriétés. Ça ne se passe pas trop mal, c'est difficile, mais on arrive à remonter la pente. L'État nous aide beaucoup là-dessus. Je n'ai rien à dire. C'est très bien.
Comment jugez-vous le dispositif des quartiers prioritaires de la ville (QPV) ?
Il faut qu'on amplifie. Il n'y a pas grand-chose à toucher. Il faut simplement amplifier le mouvement. On a trois QPV dans la ville. On a des dispositifs pour les écoles, pour les collèges qui sont excellents. ll n'y a rien à dire. Je viens de faire cette analyse depuis trois mois. On avait un collège où sortaient, avant, beaucoup de voyous. C'est fini ! Il y a zéro tolérance au niveau des retards dans la scolarité. Les enfants suivent, les parents suivent. Il y a du périscolaire qui est adapté par le collège. Il y a des dédoublements de classes pour les gens qui viennent des secteurs en difficulté. On descend vers la personne de plus en plus. Il y a des petits groupes de douze ou quinze, c'est mieux qu'une classe de 30 élèves.
Que faites-vous pour insérer les jeunes par le sport ?
On a énormément d'activités périscolaires. On a 4 000 licenciés dans la ville, dans tous les clubs sportifs, le foot, la boxe et le rugby. La boxe, qui vient de s'installer à côté d'un collège, a une demande formidable. Les jeunes veulent venir dans un sport moderne. Ça permet de canaliser le temps et l'énergie en dehors de la période scolaire.
Parmi les annonces sur la sécurité du gouvernement, laquelle vous a le plus convaincu ?
Je salue la proposition de Monsieur Barrot, le ministre du Numérique, qui a proposé le bannissement numérique pendant six mois des jeunes qui se comportent mal. Il y eut huit fois plus de gens qui appelaient au calme que ceux qui appelaient à la violence. Des gens ont été condamnés sans participer aux émeutes. Le fait d'appeler à la violence est en soi un délit, il est condamnable. On retrouve les gens. C'est très bien et je dis bravo.
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