Bretagne : trois députés LFI saisissent la justice sur les agissements d'une "milice" lors des violences urbaines
Trois députés bretons dénoncent les agissements d'une supposée "milice" dans les rues de Lorient, lors des violences urbaines dans la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet. Ils ont adressé un signalement au procureur de Lorient (Morbihan), qui n'a jusqu'ici pas ouvert d'enquête.
Ces députés La France insoumise (LFI) citent les enquêtes de "plusieurs médias locaux et nationaux" cette nuit-là, sur la participation "d'une milice, composée notamment de militaires, agissant en concertation avec les forces de police mobilisées", écrivent Frédéric Mathieu et Mathilde Hignet, députés d'Ile-et-Vilaine, ainsi que Murielle Lepvraud, députée des Côtes-d'Armor.
"On s'est dit que nous allions laisser le temps au procureur de réagir", explique Frédéric Mathieu, "ce temps n'est pas venu". Le député explique qu'il "ne comprendrait pas" qu'il n'y ait pas de poursuites diligentées : "Il y avait des bandes de personnes organisées, toutes avec des serflex [collier de serrage en plastique] pour servir de menottes". Ces personnes "se sont senties investies de pouvoir de police et ont patrouillé toute la nuit dans la ville, ce n'est pas possible. On est totalement dans la défiance du droit", dénonce l'élu.
L'armée a ouvert une enquête administrative
Les trois députés saisissent donc le procureur de Lorient au titre de l'article 40 du code de la procédure pénale, selon lequel "toute autorité constituée" qui "acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenue d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre tous les renseignements qui y sont relatifs".
Suite aux premières alertes dans la presse, l'armée a ouvert une enquête administrative le 5 juillet dernier, portée par la Forfusco (force maritime des fusiliers et commandos). Près de 4 300 militaires de la Marine nationale sont stationnés à Lorient.
Le procureur de Lorient a de son côté recensé 4 interpellations cette nuit-là à Lorient. Aucun des procès-verbaux de la police ne fait mention d'intervention extérieure. Contacté par franceinfo, le procureur n'a pour le moment pas donné suite à nos sollicitations.
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