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Rassemblement pour Adama Traoré à Paris : des journalistes dénoncent des violences de la part des forces de l'ordre

Malgré l'interdiction du rassemblement, au moins 2 000 personnes se sont rassemblées à Paris. Des journalistes racontent avoir reçu des coups lors de ce rassemblement. Une enquête administrative a été ouverte, a annoncé la préfecture de police.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des policiers lors du rassemblement en hommage à Adama Traoré, interdit par les autorités, à Paris, le 8 juillet 2023. (ALAATTIN DOGRU / ANADOLU AGENCY / AFP)

"Je sors des urgences, entorse au poignet après ce coup", rapporte sur Twitter Pierre Tremblay, journaliste au HuffPost. Le reporter a couvert, samedi 8 juillet, le rassemblement à Paris en mémoire d'Adama Traoré, au cours duquel plusieurs journalistes ont dénoncé des violences de la part des forces de l'ordre. Malgré l'interdiction de l'événement par les autorités, au moins 2 000 personnes se sont rassemblées dans la capitale.

Après les demandes de dispersion et quelques verbalisations constatées par l'AFP, les manifestants sont partis en cortège, dans le calme, avant qu'Assa Traoré, la sœur d'Adama Traoré, ne leur demande de se disperser "sans violence". Deux personnes ont alors été interpellées, parmi lesquelles Youssouf Traoré, l'un des frères d'Assa Traoré. Son interpellation musclée a été filmée par plusieurs témoins : on le voit notamment résister, puis être plaqué et maintenu face au sol par plusieurs policiers.

"J'ai fini au sol"

Plusieurs journalistes ont dénoncé sur les réseaux sociaux, images à l'appui, avoir été violemment repoussés par des policiers en couvrant ces interpellations. Reporters sans frontières (RSF) s'est ému d'une "violation inacceptable de la liberté d'informer".

"Nous étions plusieurs journalistes à filmer une interpellation d'un membre du collectif La Verite pour Adama quand la Brav-M nous fait tomber au sol", a écrit le journaliste indépendant Clément Lanot sur Twitter. "J'ai fini au sol, sans comprendre ce qu'il se passait. Mes collègues m'ont dit 'tu as une bosse'", a-t-il raconté sur BFMTV

Une enquête administrative ouverte par la police

"Un groupe de policiers de la Brav-M essaye de discuter avec ce frère et tout d'un coup, ça part en tensions. Ils tentent de l'interpeller, et au passage, il perd ses chaussures. Nous, journalistes, on est à 2-3 mètres d'écart. Avec mes collègues, on prend de l'avance sur le chemin des policiers pour ne pas les gêner, et mon collègue Florian Poitout finit au sol, projeté. On était vraiment à distance, on ne gênait pas", étaye-t-il. "J'essaye de le relever et je finis aussi au sol, projeté, sans comprendre ce qu'il se passait, alors que nous étions plusieurs journalistes identifiables."

Le journaliste du HuffPost, Pierre Tremblay, raconte avoir reçu un violent coup de bouclier d'un membre de la Brav-M et s'être retrouvé au sol. "Les journalistes devraient pouvoir couvrir de tels événements, et rendre compte du comportement des autorités, sans crainte de se prendre eux-mêmes des coups de la part de policiers", a défendu le directeur de la rédaction du HuffPost.

Florian Poitout, photographe de presse pour Abaca Press, a fait savoir qu'il saisira l'IGPN  pour porter plainte contre deux policiers à la suite des violences reçues et de la détérioration de son matériel. "J'ai été projeté au sol et frappé par des policiers de la Brav-M (...) l'un d'eux a saisi mon appareil photo et l'a jeté à terre, ce qui l'a endommagé. Rien ne justifie cette expression de violence", a-t-il écrit sur Twitter.

La préfecture de police a précisé qu'une enquête administrative a été ouverte. Elle devra "établir avec exactitude les circonstances des faits, concomitants à des interpellations que le préfet de police assume pleinement, les violences commises contre les forces de l'ordre, survenues en plus dans le contexte d'une manifestation interdite, étant intolérables", a encore déclaré la préfecture.

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