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"On lui doit ce combat" : un an après la mort d'Adama Traoré, sa soeur continue de réclamer justice

Un an après la mort d'Adama Traoré après son interpellation par des gendarmes dans le Val-d'Oise, la lumière n'est toujours pas faite sur les causes de sa mort. Sa famille dénonce une bavure et un acharnement des autorités contre ses proches.

Article rédigé par Lorélie Carrive, France Info
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un an après la mort d'Adama Traoré, sa soeur Assa (troisième à gauche) réclame toujours la justice et dénonce un acharnement des autorités sur sa famille.  (DOMINIQUE FAGET / AFP)

Le 19 juillet 2016, Adama Traoré est mort après son interpellation par des gendarmes à Beaumont-sur-Oise, dans le Val d'Oise. Les faits avaient déclenché plusieurs nuits d'émeute dans la commune et dans la ville voisine de Persan. Depuis, le jeune homme a été érigé en symbole de la lutte contre les violences policières. Un an après les faits, sa famille continue de dénoncer une bavure et de réclamer justice. L'affaire a été transférée à l'automne au tribunal de Paris. 

À ce jour, l'enquête n'a toujours pas permis de déterminer si les gendarmes sont responsables ou non de la mort d'Adama Traoré. Depuis un an, les autopsies et les expertises se succèdent et se contredisent. Le dernier rapport médico-légal date de juin 2017, c'est la famille d'Adama Traoré qui l'a réclamé. Les médecins y sont formels : le jeune homme de 24 ans est mort par asphyxie. Ils ne relèvent pas d'infection grave, contrairement à ce qu'avait un temps déclaré le procureur de la République de Pontoise, et ne font pas état non plus de lésions cardiaques. Ils notent malgré tout qu'Adama souffrait d'une maladie inflammatoire, bénine le plus souvent, et que son coeur était plus gros que la normale. Son état se serait dégradé à cause de l'effort et du stress.

Les Traoré subiraient un acharnement des autorités

Pour l'avocat de la famille, Yassine Bouzrou, les conclusions de cette expertise sont bien le signe que les gendarmes sont responsables et que le jeune homme a manqué d'oxygène quand il s'est retrouvé plaqué au sol sous le poids des trois militaires. Un raccourci délirant, riposte Laurent-Franck Liénard, l'avocat des gendarmes. Il met en avant la santé fragile d'Adama Traoré. À ce jour, il n'y a eu aucune mise en examen. Les militaires pourraient être convoqués en septembre par le juge d'instruction. Depuis l'affaire, tous les trois ont été mutés, loin du Val-d'Oise.

La famille d'Adama dénonce un acharnement

De son côté, la famille d'Adama dénonce un acharnement de la part des autorités. "C'est de l'intimidation. Quand on reçoit des menaces de mort, quand on dit à mes frères 'Dis à ta soeur d'arrêter de faire du bruit', quand on met mes frères en prison pour rien, (...) il y a des contrôles à répétition sur les quartiers... Qu'est-ce que c'est, si ce n'est pas de l'intimidation ?", interroge la soeur d'Adama Traoré,  Assa. Elle assure même que les autorités "seraient capable de fabriquer des preuves" contre eux. Pourtant, la jeune femme ne se décourage pas dans son combat pour son frère. "Ça ne marche pas." Elle ajoute : "Ça nous donne encore plus de force pour se battre pour Adama parce qu'on lui doit ce combat." La famille d'Adama Traoré appelle à une marche, samedi 22 juillet dans l'après-midi, à Beaumont-sur-Oise.

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