EELV et LFI iront, le PS et le PC n'iront pas : la marche en mémoire d'Adama Traoré divise la gauche
Certains élus de gauche comptent marcher avec les proches d'Adama Traoré samedi après-midi pour dénoncer les violences policières, notamment après la vague d'émeutes et d'indignation liées à la mort du jeune Nahel tué par un policier la semaine dernière à Nanterre. Un rassemblement déplacé à Paris, place de la République, l'interdiction de le tenir dans le Val-d'Oise confirmée hier par la justice. Mais toute la gauche ne sera pas présente.
Pour rester mobilisés aux côtés des habitants des quartiers, EELV et LFI enverront des délégations d'élus en soutien aux proches des victimes de violences policières, à commencer l'organisatrice de l'événement Assa Traoré, la sœur d'Adama, mort peu après son interpellation il y a six ans.
>> Mort de Nahel : l’avocat du policier a déposé plainte après avoir reçu des menaces de mort
"On doit être aux côtés des habitants des quartiers populaires", insiste auprès de franceinfo le député écologiste du Val d'Oise Aurélien Taché. Pour lui, il existe une forme de "timidité au sein des rangs de la gauche" au sujet des violences policières. Il faut, pour lui, s'en emparer comme le fait La France insoumise. Si LFI refuse toujours de condamner les violences de la semaine passée, le mouvement estime que la fracture est béante, que le gouvernement ne peut plus détourner le regard, d'autant plus qu'une grande partie des députés insoumis sont élus dans les circonscriptions les plus touchées par les émeutes.
D'un autre côté, les Communistes et les Socialistes ne participeront pas à la marche. Le PS n'adhère pas au mot d'ordre du collectif Traoré : "sans justice, vous n'aurez jamais la paix". Les Socialistes ont d'ailleurs été parmi les premiers à avoir appelé au calme à gauche après les premières émeutes et à s'être désolidarisés de l'attitude de Jean-Luc Mélenchon, ambigu autour de la condamnation des dégradations. Côté PCF, le secrétaire national Fabien Roussel a pris encore plus de distance en déclarant "je ne veux pas que la gauche soit assimilée" au leader insoumis. Pour lui, il existe désormais deux gauches : "la sienne et la nôtre".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.