Limitations de vitesse, port de la ceinture... Comment la France lutte pour la sécurité routière
Manuel Valls souhaite expérimenter la limitation à 80 km/h sur certaines routes secondaires. Un nouveau dispositif dans la panoplie des mesures mises en place depuis les années 1970 pour limiter la mortalité routière.
Manuel Valls avait déjà évoqué la piste en juillet 2013 : diminuer la vitesse de 10 km/h sur les routes secondaires. Le ministre de l'Intérieur persiste, mardi 21 janvier, et annonce son intention d'"expérimenter la limitation à 80 km/h dans plusieurs départements, à partir de cette année".
La proposition intervient au lendemain de la publication des derniers chiffres de la mortalité routière, à son plus bas niveau historique, avec 3 250 morts en 2013. Mais Manuel Valls estime qu'il faut "encore progresser".
Francetv info revient sur les principales mesures mises en place pour faire baisser le nombre de morts sur les routes françaises.
La vitesse, plus surveillée
Les limitations de vitesse généralisées, telles qu'on les connaît actuellement, ont été mises en place en novembre 1974. Le maximum est alors fixé à 90 km/h sur les routes, 110 km/h sur les voies express et 130 km/h sur les autoroutes.
Depuis, l'accent a été mis sur les contrôles, avec en 2003, le déploiement des radars automatiques sur les routes de France. Dans les communes de moins de 6 000 habitants, les radars fixes auraient permis d'éviter environ 740 décès, 2 750 blessés graves et 2 230 accidents graves entre 2003 et 2011, selon l'Insee.
Manuel Valls souhaite désormais expérimenter une nouvelle baisse de la vitesse : 10 km/h sur les routes secondaires. Saluée par la Ligue contre la violence routière, la mesure est contestée par 40 millions d'automobilistes. L'association de défense des conducteurs estime qu'une telle réduction ne changerait rien : l'important est de lutter contre l'alcoolémie et la somnolence au volant.
L'alcool au volant, plus encadré
Les contrôles d'alcoolémie ont été rendus obligatoires après une infraction ou un accident à partir d'octobre 1970. Mais à l'époque, les seuils sont plus élevés qu'aujourd'hui : 0,8 g/l de sang pour une contravention, 1,20 g/l pour un délit. La limite autorisée tombe à 0,5 g/l de sang en septembre 1995.
L'alcool reste la deuxième cause de mortalité sur la route en 2013, derrière la vitesse, selon les derniers chiffres de la Sécurité routière. Elle est la cause principale de 20% des accidents mortels.
La ceinture, désormais obligatoire
Le geste paraît naturel aujourd'hui, il a pourtant longtemps été facultatif. Le port de la ceinture est devenu obligatoire à l'avant en juin 1973 hors agglomération, puis en octobre 1979 en agglomération. Il a fallu attendre octobre 1990 pour que les passagers à l'arrière soient eux aussi invités à boucler leur ceinture.
"L'usage de la ceinture de sécurité a été l’une des mesures de sécurité routière les plus efficaces jamais mises en œuvre", juge l'Organisation mondiale de la santé dans un rapport. Elle n'est pourtant pas adoptée par tout le monde : plus de 300 vies auraient pu être épargnées en 2011 si 100% des usagers avaient bouclé leur ceinture, estime la Sécurité routière.
La prévention, plus violente
Depuis le début des années 2000, les campagnes de la Sécurité routière sont plus choquantes que par le passé. La dernière en date, lancée avant les fêtes de fin d'année, veut inciter les proches d'une personne alcoolisée à intervenir pour l'empêcher de reprendre le volant.
L'intense communication de ces dernières années a-t-elle participé à la baisse de la mortalité sur les routes ? Difficile d'évaluer précisément leur efficacité. Certains dénoncent la "fascination" que les images violentes peuvent entraîner, comme le psychologue Christophe Allanic, interrogé par 20 Minutes.fr. La présidente de la Ligue contre la violence routière affirme à L'Express qu'elle les estime insuffisantes "à long terme".
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