Infographie Crash dans les Alpes : pourquoi les compagnies low cost ne sont pas forcément moins sûres
L'A320 qui s'est écrasé mardi dans les Alpes appartenait à une compagnie à bas coût allemande, mettant la fiabilité des appareils exploités par ce type de transporteurs au centre des questions.
Après le crash de l'Airbus de Germanwings dans les Alpes, dans lequel 150 personnes sont mortes, mardi 24 mars, le niveau de sécurité des vols low cost s'est à nouveau retrouvé au centre des interrogations. Germanwings, filiale à bas coût de la Lufthansa, n'avait pourtant jusqu'ici rencontré que peu de problèmes depuis sa création en 2002. C'est d'ailleurs le cas de la plupart de ces compagnies aux billets à tarifs réduits, pour qui les chiffres montrent un niveau de sûreté au moins équivalent à celui des transporteurs classiques.
Parce qu'elles n'ont pas plus d'accidents
Les personnes souffrant d'aérodromophobie (la peur de prendre l'avion) sont souvent d'autant moins rassurées quand elles prennent place à bord d'un avion low cost. Pourtant, si les incidents sont toujours possibles (et relativement répandus), les crashs eux, sont aussi rares chez les compagnies à bas coût que chez les autres. En témoignent les chiffres d'accidentologie des 20 dernières années pour les quatre principales compagnies européennes, comparées aux quatre plus puissantes compagnies classiques du vieux continent.
Parce qu'elles ne sont pas moins bien classées
Il est évidemment facile de trouver une compagnie low cost à fuir quelque part dans le monde. Comme l'explique Libération, certaines font carrément partie des catégories "à éviter" ou "interdite en Europe" sur le site Securevol.fr. C'estle cas de l'indonésienne Lion Air, première compagnie low cost d'Asie, en bonne place sur la liste noire européenne.
L'index de sûreté établi par le Jacdec (Jet Airliner Crash Data Evaluation Centre), organisme basé en Allemagne, est un indicateur plus précis. Le Jacdec classe chaque année les principales compagnies aériennes du monde en fonction de cet indice obtenu en se basant sur plusieurs critères : le nombre de passagers transportés, le nombre d'accidents depuis 30 ans, le nombre d'incidents graves rapportés, l'âge de la compagnie ou encore le niveau de transparence du pays d'origine de l'entreprise.
Après de savants calculs, chaque entreprise se voit accorder un chiffre : plus il est bas, plus la compagnie est considérée comme sûre. Or en 2015, plusieurs compagnies à bas coût sont en bonne place dans ce classement de référence, parfois loin devant certaines compagnies classiques comme Air France.
Parce que leurs avions sont plus récents
L'âge de l'appareil est une donnée souvent mise en avant lors d'une catastrophe. Là encore, les avions appartenant à des compagnies low cost n'ont pas à rougir de la comparaison avec les appareils des compagnies classiques. Au contraire, plusieurs des principales compagnies européennes à bas coût proposent même des flottes plus récentes que les quatre premières compagnies traditionnelles mondiales. Seule exception, Germanwings, qui a des avions relativement âgé, car elle a récupéré beaucoup d'appareils de sa maison-mère Lufthansa.
Reste que, comme l'explique Libération, l'âge de l'appareil n'est pas forcément un critère pertinent pour juger de leur sûreté. Un avion âgé bien entretenu est aussi sûr qu'un avion neuf. Tout est donc une question de maintenance. Or la source première d'économie des compagnies low-cost, les cadences de rotation très courtes imposées aux avions, peut alors poser question. Les contrôles au sol sont-ils correctement réalisés alors que certaines compagnies imposent un délai maximal d'une heure entre l'atterrisage et le décollage de leurs appareils ? Une inquiétude balayée par Pierre Sparaco, expert en aéronautique interrogé par 20 minutes: "Toutes les compagnies sont soumises aux mêmes règles internationales de sécurité (...) et les pays vérifient constamment que ces normes soient bien respectées."
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